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Actualités

Que les autres se décident !

Pendant des années, les Libanais ont lutté pour la liberté, l’indépendance et la souveraineté. Les voici, après le retrait des troupes du régime syrien, de nouveau en train de s’entre-déchirer. Les médias nous annoncent même des arrivées d’armes, des camps d’entraînement et des forces d’autodéfense. Comme si l’histoire avait décidé de faire un saut en arrière. Nous faisons partie de ceux qui ont cru au 14 Mars. Nous y croyons encore, en dépit de toutes les déchirures internes. Et nous sommes persuadés qu’aucun retour en arrière ne sera permis. Nous essayons de comprendre les nouvelles alliances et les nouvelles orientations politiques qui en découlent. La seule orientation que nous n’arrivons pas à saisir est celle concernant la position de certains vis-à-vis du régime syrien. Comment peut-on établir un parallèle entre les relations franco-allemandes et celles entre le Liban et la Syrie pour justifier la nouvelle « amitié » qui se dessine ? Si c’est fait de bonne foi, ça dénote un important manquement à l’histoire. Et si c’est de mauvaise foi, ça dénote une insulte à l’opinion publique. Non seulement l’Allemagne a été vaincue militairement, occupée par les Alliés, condamnée à payer des réparations de guerre, mais surtout, le régime nazi, à l’origine de la guerre, a été traduit devant la justice internationale à Nuremberg. Et malgré cela, il a fallu plusieurs années au général de Gaulle avant d’accepter de tourner la page avec l’ennemi héréditaire et de faire du couple franco-allemand, avec la complicité du chancelier Konrad Adenauer, la locomotive de la construction européenne. Et avant de chercher le de Gaulle du Liban, où est-il l’Adenauer syrien ? Certes, l’armée visible du régime syrien s’est retirée du Liban. Mais l’autre armée restructure ses positions et recrute de nouveaux conscrits aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des camps. Le régime syrien persiste dans son refus de reconnaître la souveraineté du Liban. Les Libanais disparus dans les geôles du Baas ne sont pas prêts de retrouver les leurs. Les dizaines de milliards de dollars disparus des caisses de l’État et empochés, en grande partie, par les apparatchiks du régime de Damas continuent à financer les activités subversives visant à annihiler les acquis de la révolution du Cèdre. Et avec tout ça, ils veulent nous faire avaler une nouvelle « approche amicale » vis-à-vis du stalinisme d’un autre âge régnant à nos frontières ? Nous ne voulons pas nous immiscer dans les affaires internes du voisin syrien. Mais l’impossibilité d’une coexistence entre deux régimes voisins est désormais chose établie, car leurs orientations politiques et économiques sont diamétralement opposées. Un Liban démocratique ne sera jamais en paix avec une dictature à ses frontières. Ou bien la dictature s’installera chez nous, ou bien la démocratie triomphera à Damas. Et c’est seulement une fois que les deux régimes seront en phase qu’une « approche amicale » dans les relations libano-syriennes pourra voir le jour. Nous, nous avons définitivement et depuis très longtemps choisi la démocratie. Que les autres se décident ! Raymond NAMMOUR Côte d’Ivoire
Pendant des années, les Libanais ont lutté pour la liberté, l’indépendance et la souveraineté.
Les voici, après le retrait des troupes du régime syrien, de nouveau en train de s’entre-déchirer.
Les médias nous annoncent même des arrivées d’armes, des camps d’entraînement et des forces d’autodéfense. Comme si l’histoire avait décidé de faire un saut en...