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Depardieu entre dans la compétition avec « Quand j’étais chanteur » Jeux très ouverts pour la Palme d’or

À l’approche du palmarès proclamé dimanche, les jeux paraissaient très ouverts pour la Palme d’or du Festival de Cannes, dans une compétition marquée hier par le retour sur la Croisette de la star française Gérard Depardieu dans Quand j’étais chanteur et par un film d’auteur portugais. Selon un sondage Médiamétrie réalisé auprès de 756 festivaliers, Babel, une production américaine du Mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu avec Brad Pitt, Cate Blanchett et Gael Garcia Bernal, arrive en tête des suffrages (21,7 %), talonné par Volver de Pedro Almodovar (19,3 %). Loin derrière, on retrouve la Marie-Antoinette de Sofia Coppola (7,8 %) et Indigènes de Rachid Bouchareb (5,7 %). En revanche, c’est Marie-Antoinette qui arrivait hier en tête des suffrages du journal spécialisé Le Film français, avec six critiques qui l’ont aimé « à la folie », suivi à égalité de Volver et Babel (4 chacun). Ce palmarès se fonde sur l’avis de critiques de grands journaux. Le monde du cinéma devra attendre la cérémonie de clôture dimanche soir – et non samedi comme l’an dernier – pour que le suspense soit levé avec le palmarès du jury, qui s’ingénie souvent à déjouer les pronostics. En attendant, les festivaliers ont pu assister au retour sur la Croisette de Gérard Depardieu, en grande forme sur l’écran comme en coulisses. Dans Quand j’étais chanteur, il incarne de manière très convaincante Alain Moreau, chanteur de bal à Clermont-Ferrand, une ville du centre de la France, qui tisse une histoire d’amour avec Marion (Cécile de France), une jeune femme qui le trouvait tout d’abord ringard. « C’est quelqu’un qui chante pour faire plaisir et faire danser. En France, tous les samedis soir ou les dimanches après-midi, il y a des thés dansants, des bals populaires où des gens aiment entendre des chansons qui leur font du bien », a estimé Depardieu, qui interprète parfaitement ce personnage touchant et humain et chante lui-même des standards de la variété. Xavier Giannoli, auteur du remarqué Les corps impatients (2003) et Une aventure (2005), porte un regard juste et dénué de toute condescendance sur un univers de « balloches », de boîtes de nuit, de cures pour personnes âgées ou de foires de province que d’aucuns jugeraient ringard. « C’est vachement confortable d’être dans le cynisme, la méchanceté, l’ironie. C’est un tic de la modernité qui m’agace », a déclaré le réalisateur, qui s’est dit intéressé par « la dignité et la beauté » qui se dégagent de cet univers. Autre film en compétition, En avant, jeunesse, du Portugais Pedro Costa, suit les pas de Ventura, un ouvrier capverdien de la banlieue de Lisbonne qui erre de rencontre en rencontre avec de jeunes paumés qu’il traite comme ses propres enfants. Enfin, le public du Festival de Cannes a applaudi longtemps hier United 93 du Britannique Paul Greengrass, qui reconstitue avec force et sobriété la rébellion des passagers de ce vol, le seul des quatre appareils kamikazes à avoir raté sa cible le 11 septembre 2001. Présenté hors compétition, le film est sorti le 28 avril aux États-Unis, où la crainte qu’il ne réveille des plaies encore trop vives a été démentie, les critiques rendant au contraire hommage au réalisateur pour son ton sobre et la véracité de sa reconstitution. La compétition s’achève aujourd’hui avec Le labyrinthe de Pan du Mexicain Guillermo Del Toro et Chronique d’une fugue de l’Argentin Israel Adrian Caetano. Drôles, ridicules, émouvantes : le palmarès des citations à Cannes Voici un florilège de quelques-unes des citations les plus marquantes collectées par l’équipe de l’AFP tout au long du Festival de Cannes 2006, à l’écran ou devant la presse. LA MOINS ROMANTIQUE : « Bonne chance et au travail » (le roi Louis XV au Dauphin et à Marie-Antoinette, en fermant le rideau de leur couche nuptiale, alors que toute la cour attend un héritier au trône. Film Marie-Antoinette). LA PLUS FLEURIE : « La chèvre a ses idées, mais la poule aussi » (un paysan malien sur le droit au débat contradictoire. Film Bamako). LA PLUS RÉSOLUE : « Ma parole ne restera pas en moi » (ce même paysan qui veut témoigner sur sa misère économique). LA PLUS IRONIQUE : Ex aequo : « Mes budgets sont bas pour me permettre de pouvoir faire ce que je veux. Le problème est que je ne sais pas ce que je veux » (le réalisateur finlandais Aki Kaurismaki en conférence de presse) « J’ai acquis les droits pour Scooby Doo 3. Si je peux le boucler d’ici à la fin de l’été, voilà. Chef-d’œuvre » (l’acteur américain Tom Hanks en conférence de presse, à la question de savoir quand il ferait un chef-d’œuvre digne de Léonard de Vinci) LA PLUS GONFLÉE : Ex aequo : « – Je sacrifie mon fou pour sauver ma reine (Karpov-Kasparov, Nicosie 1975). – Tu sais jouer aux échecs, toi ? – Non. » (l’acteur belge Benoît Poelvoorde dans Selon Charlie). « Pour l’Église qui a des problèmes avec l’homosexualité, le livre Da Vinci Code est au moins une preuve absolue que le Christ n’était pas homosexuel » (l’acteur britannique Ian McKellen en conférence de presse, à propos de la thèse du livre selon laquelle Jésus a fait un enfant à Marie-Madeleine). LA PLUS PRUDENTE : « Je ne sais pas, je n’étais pas dans le coin à l’époque » (Tom Hanks, à qui un journaliste demande s’il croit que Jésus était le compagnon de Marie-Madeleine). LA PLUS MÉNAGÈRE : « Une tombe c’est comme une résidence secondaire, ça s’entretient tout le temps » (l’actrice espagnole Penelope Cruz dans Volver). LA PLUS SÉPULCRALE : « Arrête, tu vas me faire pleurer, et un fantôme ça ne pleure pas » (l’actrice espagnole Carmen Maura, dernière citation du film Volver). LA PLUS PHILOSOPHIQUE : « J’ai une question à poser à la Cour suprême. Si une femme se fait baiser sur un vol Londres-Los Angeles et qu’elle prend une pilule du lendemain, en traversant les fuseaux horaires, qu’est-ce que ça fait ? Une pilule de la veille ? » (une actrice porno et coanimatrice de talk-show, dans le film Southland Tales). LA PLUS FATALISTE : Ex aequo : « Dans la vie, on est tous amenés à manger de la merde à un moment ou à un autre » (l’acteur américain Bruce Willis dans Fast food nation). « Le problème, avec la démocratie, c’est que n’importe qui vote » (l’acteur italien Giacomo Rizzo dans L’ami de famille). LA PLUS POLITIQUE : « La chose la plus patriotique à faire en ce moment, c’est de violer le Patriot Act » (l’acteur américain Lou Taylor Pucci dans Fast food nation).
À l’approche du palmarès proclamé dimanche, les jeux paraissaient très ouverts pour la Palme d’or du Festival de Cannes, dans une compétition marquée hier par le retour sur la Croisette de la star française Gérard Depardieu dans Quand j’étais chanteur et par un film d’auteur portugais.

Selon un sondage Médiamétrie réalisé auprès de 756 festivaliers, Babel, une production...