Dans le monde arabo-musulman, un bilan toujours sombre, mais des signes d’espoir

Le monde arabo-musulman (outre l’Irak et les territoires palestiniens traités par ailleurs) fait toujours l’objet de nombreuses critiques dans le dernier rapport d’Amnesty. En ce qui concerne la condition des prisonniers, Amnesty note ainsi qu’en « Syrie, les prisonniers sont fréquemment torturés avant leur procès, et que des accusés se sont plaints de tortures en Iran et en Égypte ». Le maintien en détention de prisonniers politiques reste également une pratique courante au Maghreb, affirme Amnesty. En Tunisie, « des centaines de prisonniers politiques, dont certains étaient des prisonniers d’opinion, restaient incarcérés » en 2005, affirme l’organisation. « De très nombreux prisonniers politiques (...) demeuraient détenus » également en Libye, selon l’ONG. Amnesty International dénonce par ailleurs des « restrictions à la liberté d’expression », notamment de la presse, dans le Maghreb. Le groupe met aussi l’accent sur la persistance de tribunaux d’exception, citant le Liban, la Syrie, l’Égypte et Oman. Enfin, en ce qui concerne le droit des femmes, Amnesty souligne que si, comme les années précédentes, elles ont été « victimes de dispositions discriminatoires, entre autres législatives, dans tous les pays de la région, certains changements sont apparus ». Le rapport cite le Koweït où les femmes ont pour la première fois obtenu le droit de voter et d’être éligibles. Amnesty international note en outre que « certains signes donnent à penser que 2005 pourrait inaugurer une dynamique nouvelle ». « Le mur de l’impunité a commencé à se fissurer, l’ancien président irakien Saddam Hussein a été traduit en justice, et le Conseil de sécurité des Nations unies a ordonné une enquête sans précédent qui a relevé l’implication de dirigeants syriens et libanais dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri perpétré en 2005 », note le rapport.