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Amnesty International publie son rapport annuel Les droits de l’homme toujours bafoués sous couvert de lutte antiterroriste

Sous couvert de lutte antiterroriste, de nombreux pays à travers le monde continuent de bafouer les droits de l’homme. Tel est le constat dressé par Amnesty International dans son nouveau rapport annuel publié hier. Des violations des droits de l’homme ont été commises par des gouvernements, des services de renseignements du Moyen-Orient, des États-Unis et d’autres pays occidentaux dans le cadre de leur « étroite collaboration dans la “guerre contre le terrorisme” », affirme Amnesty International dans son rapport pour 2006. En Irak, « les forces de la coalition dirigée par les États-Unis et les troupes gouvernementales irakiennes ont commis des violations massives des droits humains, notamment des actes de torture et des homicides illégaux de civils », écrit notamment Amnesty. Sur ce dossier, Londres est également épinglé par l’organisation qui accuse les Britanniques d’avoir participé au placement en détention administrative d’au moins 10 000 personnes en Irak, « bafouant ainsi le droit international et sa propre législation en matière de droits humains ». Plus globalement, Amnesty critique les États-Unis pour la détention, sans inculpation ni jugement, de milliers de personnes en Irak, en Afghanistan et à Guantanamo, et la « disparition » d’autres détenus dans un réseau secret de prisons de la CIA qui serait réparti dans plusieurs pays. L’organisation de défense des droits de l’homme dénonce aussi des « éléments d’information ayant fait état d’actes de torture et de mauvais traitements » à Guantanamo, en Irak et en Afghanistan, et souligne que « cette année encore, rien n’a été fait pour que les hauts responsables (américains) aient à répondre des violations des droits fondamentaux commises ». « Aucune investigation n’a porté sur la CIA, dont les activités demeurent entourées du plus grand secret », écrit notamment Amnesty. L’organisation souligne également qu’un « grand nombre des techniques d’interrogatoire approuvées par les autorités américaines “dans le cadre de la guerre contre le terrorisme” » s’inscrivent « en violation des normes internationales interdisant la torture et les mauvais traitements ». Au Royaume-Uni, le Premier ministre Tony Blair est mis à l’index pour avoir, après les attentats du 7 juillet à Londres, annoncé « des plans imposant de sévères restrictions aux droits humains ». « Le gouvernement a cherché à remettre en cause l’interdiction de la torture sur le territoire et à l’étranger, et a fait adopter – ou tenté de faire adopter – des lois non conformes au droit national et aux normes internationales en matière de droits humains », dénonce Amnesty. En matière de coopération dans la lutte contre le terrorisme, Amnesty souligne encore que « le Liban, la Libye et la Jordanie ont signé des accords bilatéraux avec le Royaume-Uni, acceptant d’accueillir des personnes que les autorités britanniques soupçonnaient de terrorisme ». « Les États-Unis ont, quant à eux, transféré en secret et contre leur gré des personnes soupçonnées de terrorisme, notamment en Égypte, Jordanie et Syrie, pour y être interrogées », précise le rapport. La France est également pointée du doigt, l’organisation s’inquiétant de la loi sur le terrorisme votée en décembre, dont certaines dispositions sont jugées « liberticides ». Le rapport souligne que cette loi « prévoit d’autoriser des périodes plus longues de détention au secret, supprimant ainsi des garanties contre le recours à la torture et les mauvais traitements, et renforçant l’impunité de fait des agents de la force publique ». Toujours dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le rapport note que certains pays ont invoqué cette « guerre » pour maintenir un état d’urgence (Égypte) ou introduire des lois susceptibles de violer les droits humains (Bahreïn). Le Maroc est en outre accusé d’« atteintes aux droits humains dans le cadre de la “guerre contre le terrorisme” ». Selon des sources officielles, plus de 3 000 personnes ont été arrêtées depuis les attentats de Casablanca le 16 mai 2003, rapporte Amnesty. Plus de la moitié d’entre elles ont fait l’objet de poursuites pénales. En Tunisie, « plusieurs dizaines de personnes poursuivies pour activités terroristes ont été condamnées à de lourdes peines d’emprisonnement à l’issue de procès inéquitables », selon l’ONG. En Algérie, « de nouvelles informations ont fait état du recours à la torture, notamment contre des personnes soupçonnées d’“appartenance à un groupe terroriste” ». Sur le même sujet, l’Asie n’est pas en reste. Sur le dossier afghan, outre les États-Unis, le Pakistan est accusé d’avoir procédé à des « arrestations arbitraires au nom de la lutte contre le terrorisme ». La Chine est également montrée du doigt pour ses procédures secrètes permettant de juger tout individu accusé d’infractions liées au terrorisme ou à la violation de « secrets d’État ».
Sous couvert de lutte antiterroriste, de nombreux pays à travers le monde continuent de bafouer les droits de l’homme. Tel est le constat dressé par Amnesty International dans son nouveau rapport annuel publié hier.
Des violations des droits de l’homme ont été commises par des gouvernements, des services de renseignements du Moyen-Orient, des États-Unis et d’autres pays occidentaux...