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Actualités - CHRONOLOGIE

Koweït - L’opposition demande à interroger le Premier ministre La crise politique autour de la réforme électorale s’envenime

La crise politique au Koweït, suscitée par un projet controversé de réforme électorale, s’est accentuée hier après que l’opposition parlementaire eut officiellement demandé à interroger le Premier ministre, une première dans l’histoire de l’émirat. Trois députés de l’opposition ont remis au Parlement une demande pour interroger le Premier ministre, cheikh Nasser Mohammad al-Ahmad al-Sabah, membre de la famille régnante, car le gouvernement a voté le renvoi du projet devant la Cour constitutionnelle, a constaté un journaliste de l’AFP. Ils accusent le gouvernement de « bloquer délibérément le projet au Parlement (...) entravant la politique de réformes », et ils en tiennent le Premier ministre pour responsable. Le projet, qui appelle à réduire le nombre des circonscriptions électorales de 25 à 10, a été présenté par le gouvernement qui a cependant soutenu mardi une motion le renvoyant devant la Cour constitutionnelle, provoquant le retrait d’une trentaine de députés d’une séance de la Chambre. L’opposition estime qu’en votant cette motion, le gouvernement a opté pour « une tactique retardant » la réforme pour éventuellement maintenir le statu quo. Mais bien qu’ils mettent la pression pour réduire à 5 le nombre des circonscriptions, les députés de l’opposition étaient prêts à accepter le projet gouvernemental. Ils affirment qu’ils cherchaient à prévenir l’achat de voix et d’autres formes de corruption qui ont, selon eux, entaché les dernières élections législatives en 2003 à cause du nombre limité des électeurs dans certaines circonscriptions. En vertu de la Constitution, l’interrogatoire d’un Premier ministre ne pourra intervenir que huit jours après le dépôt de la demande de l’interroger. Le Premier ministre peut aussi demander un délai supplémentaire de 2 semaines. Depuis sa création en 1962, le Parlement koweïtien a interrogé plus de 30 ministres, dont certains ont été contraints de démissionner, mais il n’a jamais soumis un Premier ministre à un interrogatoire. Selon la Constitution, les députés ne sont pas habilités à voter une révocation de l’ensemble du gouvernement ou du Premier ministre. En revanche, ils peuvent se déclarer incapables de coopérer avec le gouvernement. L’émir peut alors démettre le Premier ministre et former un nouveau gouvernement, ou dissoudre le Parlement et convoquer des législatives. Les députés de l’opposition ont une majorité suffisante pour déclarer leur non-coopération avec le gouvernement, les ministres, membres d’office de la Chambre, n’ayant pas le droit de voter sur une telle question. La demande d’interrogatoire est intervenue malgré des gestes conciliants du gouvernement pour contenir la crise, dont une proposition de reprendre lundi le débat parlementaire sur le projet de réforme. Le Premier ministre a, en outre, montré dès mardi sa volonté de faire marche arrière, en déclarant être « prêt à discuter toute nouvelle proposition des députés » et à suspendre le renvoi du projet devant la Cour constitutionnelle en vue d’un arrangement négocié. Mais les députés de l’opposition semblent camper sur leur position. « Nous maintenons (notre demande) de cinq circonscriptions », a déclaré à des journalistes le député islamiste, Mohammad al-Busairi. Le député islamiste Adel al-Saraawi a, par ailleurs, indiqué que l’opposition envisageait un boycott de la séance de lundi.
La crise politique au Koweït, suscitée par un projet controversé de réforme électorale, s’est accentuée hier après que l’opposition parlementaire eut officiellement demandé à interroger le Premier ministre, une première dans l’histoire de l’émirat.
Trois députés de l’opposition ont remis au Parlement une demande pour interroger le Premier ministre, cheikh Nasser...