EXPOSITION Dans les salles de l’ADG, jusqu’au 26 mai Le dialogue des couleurs de Véra Mokbel

Plus d’une trentaine de toiles sont exposées dans les salles de l’ADG jusqu’au 26 mai. Signées Véra Mokbel, elles offrent à voir une palette chatoyante et harmonieuse. Les profits de cette exposition iront à l’association Oum el-Nour, centre de réhabilitation pour toxicomanes. Des ateliers Torossian, Janin ou la Grande chaumière, aux multiples expositions mondiales qui l’occupent depuis 1977, l’artiste traduit, dans une symbiose de couleurs, sa quête d’espace et de beauté. Sous-bois aux arbres inclinés, champs de coquelicots qui s’étalent à l’infini, ou fleur altière et fière qui se dresse face aux vents turbulents (ceux-ci représentés par des touches hachées et irrégulières), toutes ces images illustrent sa soif de liberté. Ce sont principalement les échanges humains et le dialogue qui sont au centre de la vie de Véra Mokbel et le thème principal de ses œuvres. « La fleur, dit-elle, n’est qu’un moyen pour faire exploser les couleurs. Si elle est le support idéal de mes toiles, car on y retrouve la riche palette chromatique de la nature, elle est également symbole de don. Pour moi, la fleur donne tout, beauté et gaieté, mais elle ne réclame qu’un peu d’eau. » Et de poursuivre : « Le coquelicot, emblème des vétérans de la guerre dans certains pays, symbolise le renouveau et la paix. C’est pourquoi il occupe la plupart de mes toiles. » À travers des huiles et des aquarelles ou ce diptyque présenté à la Biennale de Florence, les coquelicots, surdimensionnés ou infiniment petits et parsemés dans un champ, illustrent, à l’image des pays et des hommes, une harmonieuse cohabitation. Parfois les silences des teintes sont plus évocateurs. L’artiste a dénudé les teintes pour laisser parler les formes : « J’ai trouvé que la nature était le meilleur espace d’entente et de dialogue. On devrait en prendre exemple. Les grandes végétations n’y étouffent jamais les petites, mais les entourent et les protègent. » Militant depuis quinze ans pour l’association Oum el-Nour, Véra Mokbel et ses œuvres (dont les profits iront à l’association) expriment une lutte constante contre la laideur, l’asphyxie et ouvrent des horizons nouveaux pour une aube nouvelle. Colette KHALAF