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Actualités - CHRONOLOGIE

Russie - Le président limoge treize hauts responsables des forces de l’ordre Poutine affiche son soutien à Karimov un an après la répression d’Andijan

Dans un nouveau pied de nez aux Occidentaux, le président russe Vladimir Poutine a exprimé hier son soutien au président ouzbek Islam Karimov, en le recevant à la veille de l’anniversaire de la répression dans le sang du soulèvement d’Andijan en Ouzbékistan. M. Poutine avait déjà rencontré M. Karimov quelques semaines seulement après ces événements. Plus récemment, il avait manifesté son soutien à son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko, qualifié par Washington de « dernier dictateur d’Europe », au lendemain de l’arrestation du chef de l’opposition biélorusse Alexandre Milinkevitch. Une brève séquence d’images, montrant le tout début de la rencontre russo-ouzbeke dans la résidence d’été de M. Poutine à Sotchi au bord de la mer Noire (Sud), a été diffusée à la télévision russe. Le même jour, le haut représentant pour la politique extérieure de l’UE Javier Solana a regretté que les autorités ouzbekes n’aient toujours pas entrepris une « enquête crédible » sur la répression d’Andijan (Est). Dans la matinée, huit défenseurs des droits de l’homme ouzbeks avaient manifesté à Tachkent pour dénoncer la répression d’Andijan. M. Poutine a rappelé qu’il avait donné force de loi jeudi à un accord d’assistance mutuelle en cas d’agression. Conclu en novembre 2005, ce texte stipule que toute menace contre l’Ouzbékistan équivaudrait à une menace contre la Russie. M. Karimov a exprimé sa « reconnaissance » au Parlement russe et au président pour la ratification et la signature de ce texte qu’il a jugé « d’une importance historique ». « Il est indispensable de prendre une décision qui permettrait de renforcer l’intégration régionale et économique », a ajouté le président ouzbek. Une intégration régionale d’autant plus « actuelle » que « se font entendre de très sérieuses tentatives de forces non régionales d’obtenir une présence dans la région avec des intentions diverses », a déclaré M. Karimov, semblant faire allusion aux États-Unis qui ont besoin de bases arrière en Asie centrale pour leurs opérations dans l’Afghanistan voisin. C’est ce même M. Karimov, au pouvoir dans son pays depuis l’époque soviétique, qui avait cherché à s’approcher des États-Unis et à se libérer de l’influence de Moscou après la chute de l’URSS. Washington disposait ainsi depuis 2001 de la base de Karshi Khanabad (K-2), dans le sud du pays. Les Américains fermaient alors les yeux sur les atteintes répétées aux droits de l’homme de ce nouvel allié dans la « guerre contre le terrorisme ». Mais l’ampleur de la répression d’Andijan et l’écho qu’elle a reçu à travers le monde ont conduit Washington à demander une enquête indépendante. La fragile alliance était ébranlée et Tachkent a répondu en chassant les militaires et les ONG américains, laissant place à un retour de Moscou. Les témoignages et les ONG ont estimé entre 500 et 1 000 le nombre de personnes qui seraient tombées sous les balles de l’armée ouzbeke à Andijan. Tachkent ne reconnaît que 187 victimes, nie avoir ouvert le feu sur les manifestants et refuse toute enquête indépendante. Sur un autre plan, le président russe, le gouvernement et le parquet général ont limogé treize hauts responsables des services secrets (FSB), du ministère de l’Intérieur, des douanes et du parquet, ont annoncé hier les agences russes. Aucune raison n’a été avancée pour ces limogeages. Ceux-ci interviennent toutefois deux jours après que le président Poutine a dénoncé la corruption comme un des principaux « obstacles » au développement économique de la Russie.

Dans un nouveau pied de nez aux Occidentaux, le président russe Vladimir Poutine a exprimé hier son soutien au président ouzbek Islam Karimov, en le recevant à la veille de l’anniversaire de la répression dans le sang du soulèvement d’Andijan en Ouzbékistan.

M. Poutine avait déjà rencontré M. Karimov quelques semaines seulement après ces événements. Plus récemment, il avait...