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Russie - Le président veut une puissance militaire et économique face à la « forteresse » US Poutine se déchaîne contre le « camarade loup » américain

Le président russe, Vladimir Poutine, a plaidé hier pour l’affirmation de son pays comme puissance militaire et économique face à la « forteresse » américaine et ironisé sur le « pathos » de Washington sur les droits de l’homme et la démocratie. Dans son discours annuel à la nation devant les parlementaires, qui a duré une heure – et été applaudi 47 fois selon le décompte de l’agence ITAR-Tass –, M. Poutine a donné en exemple le budget militaire des États-Unis, qui ont érigé « une forteresse ». En direct à la télévision, il a estimé que la Russie devait elle aussi s’assurer une défense « solide », justifiant ainsi le renforcement du budget alloué à la défense et à la sécurité, en hausse de 20 % en 2006. « Il est prématuré de parler de la fin de la course aux armements. Elle s’accélère aujourd’hui », a-t-il encore dit, évoquant le « risque de prolifération de charges nucléaires de petite puissance » et l’apparition « d’armes nucléaires dans l’espace ». Répondant à demi-mots aux critiques du vice-président américain Dick Cheney sur le recul de la démocratie en Russie, le chef du Kremlin a comparé les États-Unis à un loup qui oublie ses discours sur les droits de l’homme lorsqu’il y va de ses intérêts. « Le camarade loup mange et n’écoute personne et n’a aucune intention d’écouter qui que ce soit. Où disparaît tout le pathos sur la défense des droits de l’homme, la démocratie, lorsqu’il s’agit de défendre ses propres intérêts ? » a-t-il lancé, haussant ainsi le ton à deux mois du sommet du G8 à Saint-Pétersbourg. Évoquant un autre dossier sensible de ses relations avec les États-Unis, M. Poutine a averti que « l’entrée de la Russie dans l’OMC ne doit pas faire l’objet d’un marchandage ». La Russie a déposé en 1993 sa demande d’adhésion à l’OMC et son entrée dans l’organisation ne dépend plus que du feu vert de Washington. Les négociations commerciales entre Washington et Moscou, sur ce dossier, patinent toutefois depuis plusieurs semaines. M. Poutine a également insisté sur le besoin d’augmenter la compétitivité de l’économie russe et de prendre le tournant des nouvelles technologies, sans plus compter uniquement sur les prix très élevés du pétrole, colonne vertébrale de la forte croissance russe. Il a appelé à des « mesures concrètes » – comme des investissements dans l’aéronautique – pour changer la structure de l’économie. Mais, dans toutes ses propositions économiques et sociales, il est souvent resté dans le registre de l’incantatoire. Dans ce discours traditionnellement centré sur les questions intérieures, le président russe n’a pas dit un mot sur l’Iran, autre sujet de friction avec Washington, et a à peine parlé d’énergie, Moscou suscitant dans ce domaine une inquiétude croissante de ses voisins européens.
Le président russe, Vladimir Poutine, a plaidé hier pour l’affirmation de son pays comme puissance militaire et économique face à la « forteresse » américaine et ironisé sur le « pathos » de Washington sur les droits de l’homme et la démocratie.
Dans son discours annuel à la nation devant les parlementaires, qui a duré une heure – et été applaudi 47 fois selon le décompte...