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Rondot aurait parlé aux juges d’un compte au nom de Jacques Chirac au Japon de 300 millions de francs La justice française s’empare de l’affaire Clearstream, Sarkozy entendu

Nicolas Sarkozy a été entendu hier comme partie civile par les juges Jean-Marie d’Huy et Henri Pons, en charge de l’enquête sur les dénonciations calomnieuses du corbeau de l’affaire Clearstream, d’autres protagonistes comme Alain Madelin ou Dominique Strauss-Kahn devant suivre prochainement. Le ministre de l’Intérieur, accompagné de son avocat Me Thierry Herzog, a été entendu pendant environ deux heures hier matin dans le bureau du juge d’Huy, au pôle financier du Palais de justice de Paris, rue des Italiens. « J’ai été reçu en tant que victime, je leur ai dit que je voulais la vérité, je leur fais toute confiance pour la trouver », s’est-il contenté de déclarer à la presse, en laissant entendre qu’il n’avait mis en cause « personne » devant les magistrats. Visé par l’un des courriers du mystérieux dénonciateur envoyé en mai et juin 2004 au juge Renaud van Ruymbeke qui instruit l’affaire des frégates de Taïwan, M. Sarkozy s’est constitué partie civile le 31 janvier dernier dans ce dossier visant les faits de « dénonciations calomnieuses ». Il avait aussitôt demandé à être entendu par MM. d’Huy et Pons. Outre Nicolas Sarkozy, d’autres personnalités politiques citées dans les envois anonymes du corbeau, Jean-Pierre Chevènement, Dominique Strauss-Kahn, Alain Madelin, Patrick Ollier (député UMP, compagnon de Michèle Alliot-Marie) et Laurent Fabius se sont constituées partie civile. L’affaire a pris une nouvelle dimension après la mise en cause devant les juges du Premier ministre Dominique de Villepin et indirectement du président de la République, Jacques Chirac, par le général Philippe Rondot, conseiller pour le renseignement et les opérations spéciales (Cros) du ministre de la Défense de 1997 à fin 2005. Dans son édition parue aujourd’hui, le Canard enchaîné assure que le général Rondot a déclaré au cours de sa déposition le 28 mars, devant les juges Jean-Marie d’Huy et Henri Pons, que M. Chirac possédait un compte de 300 millions de francs au Japon. Selon le Canard, le général Rondot a affirmé, citant des documents de la DGSE, que cette somme (qui correspondrait aujourd’hui à environ 45,5 millions d’euros) aurait été versée sur ce compte, à la Tokyo Sowa Bank, au cours des dernières années par une mystérieuse « fondation culturelle ». L’entourage de Jacques Chirac a catégoriquement démenti hier les informations rapportées par le Canard enchaîné. « Ces allégations sont à rattacher à une campagne de calomnies qui avait été lancée à l’encontre du président de la République en 2001 et dont il a été établi qu’elle était sans aucun fondement », a-t-on ajouté dans l’entourage de M. Chirac. Par ailleurs, deux personnes notamment ont eu connaissance des listings mettant en cause des personnalités : Imad Lahoud, expert en informatique, réfute avoir trafiqué ces documents et les avoir adressés à la justice ; Jean-Louis Gergorin, vice-président exécutif du groupe européen d’aéronautique et de défense EADS et proche de Dominique de Villepin, a participé à la réunion du 9 janvier mais nie également être le corbeau. Parallèlement, Dominique de Villepin a déclaré hier que « le tumulte » autour de l’affaire Clearstream « n’a pas beaucoup d’importance », lors d’une déclaration à la presse en marge d’une rencontre avec une centaine d’étudiants du programme européen Erasmus.
Nicolas Sarkozy a été entendu hier comme partie civile par les juges Jean-Marie d’Huy et Henri Pons, en charge de l’enquête sur les dénonciations calomnieuses du corbeau de l’affaire Clearstream, d’autres protagonistes comme Alain Madelin ou Dominique Strauss-Kahn devant suivre prochainement.
Le ministre de l’Intérieur, accompagné de son avocat Me Thierry Herzog, a...