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Terrorisme Mis en accusation par le Comité de l’ONU contre la torture, les États-Unis se défendent

Les États-Unis ont rejeté catégoriquement hier les accusations de torture qu’ont suscitées leurs méthodes de lutte antiterroriste, au cours de leur première comparution devant le Comité de l’ONU contre la torture depuis les attentats du 11 septembre 2001. « La législation pénale américaine et les traités internationaux que les États-Unis se sont engagés à respecter interdisent la torture, a affirmé d’emblée Barry Lowenkron, secrétaire d’État adjoint à la démocratie, aux droits de l’homme et au travail. Les États-Unis ne pratiquent pas (la torture) et ne l’acceptent pas. » Éradiquer la torture et d’autres traitements cruels ou inhumains, a-t-il ajouté, « n’est pas seulement une obligation légale, mais un impératif moral que notre nation a adopté depuis ses premiers jours ». La délégation américaine était composée d’une trentaine de responsables du département d’État et du Pentagone, faisant face aux 10 experts indépendants du comité. Celui-ci est chargé de vérifier régulièrement le respect de la convention de l’ONU contre la torture par les 141 États qui l’ont ratifiée. La convention, entrée en vigueur en juin 1987, interdit la torture et toute autre peine ou tout traitement cruel, inhumain ou dégradant. Les responsables américains ont souligné que les États-Unis avaient ratifié cette convention en 1994 en émettant des réserves, affirmant notamment qu’elle ne s’appliquait pas aux conflits armés. Selon cette interprétation, en seraient exclus les opérations américaines en Afghanistan et en Irak ainsi que la « guerre contre le terrorisme » que Washington affirme mener depuis septembre 2001, y compris le traitement des détenus de la base américaine de Guantanamo, à Cuba. La plupart des 59 questions posées par le comité en trois heures d’audition hier concernaient les méthodes de détention et d’interrogation de suspects employées dans le cadre de cette lutte antiterroriste. Le conseiller juridique du département d’État John Bellinger a cependant reconnu que même si, aux yeux des États-Unis, la convention avait une portée juridique restreinte, « la torture était clairement et catégoriquement interdite à la fois par les traités relatifs aux droits de l’homme et par les lois de la guerre ». En février dernier, un rapport d’experts de l’ONU avait conclu que « les conditions générales de détention (à Guantanamo) équivalaient à un traitement inhumain » et, dans certains cas, « s’apparentaient » à des tortures. Washington avait réfuté ce rapport. Pour M. Bellinger, « les accusations concernant les activités des forces armées ou des services de renseignements américains sont si exagérées qu’elles en deviennent absurdes ». Il a aussi rejeté l’idée que Washington cherchait à restreindre la définition de la torture, affirmant que la définition acceptée par les États-Unis n’avait pas changé depuis la ratification de la convention. Tous les services du gouvernement américain, y compris les services de renseignements, « sont tenus de se conformer à la loi », a-t-il encore affirmé. Un responsable du Pentagone a assuré « qu’il n’y avait pas d’utilisation large ni systématique » de la torture ou de mauvais traitements, et qu’en cas d’exactions, des enquêtes et des poursuites étaient ordonnées. La délégation américaine a aussi nié que des détenus soupçonnés de terrorisme soient transférés secrètement vers des pays pratiquant la torture. Depuis qu’ils ont ratifié la convention, les États-Unis ont comparu une seule fois devant le comité, en 2000. Le comité entendra une nouvelle fois les représentants américains lundi, avant de remettre ses conclusions, non contraignantes, le 19 mai, à la fin de sa session à Genève.
Les États-Unis ont rejeté catégoriquement hier les accusations de torture qu’ont suscitées leurs méthodes de lutte antiterroriste, au cours de leur première comparution devant le Comité de l’ONU contre la torture depuis les attentats du 11 septembre 2001.
« La législation pénale américaine et les traités internationaux que les États-Unis se sont engagés à respecter interdisent...