Des milliers de Palestiniens manifestent en soutien au gouvernement du Hamas Raid israélien meurtrier contre un camp d’entraînement à Gaza : cinq activistes tués

Cinq activistes palestiniens ont été tués hier et quatre autres blessés dans un raid aérien israélien contre un camp d’entraînement à Gaza des Comités de la résistance populaires. Parallèlement, des milliers de manifestants palestiniens ont défilé hier les rues dans la bande de Gaza et en Cisjordanie pour afficher leur soutien au gouvernement du Hamas, boycotté par l’Occident et privé d’aide internationale. Hier, un appareil israélien a tiré des missiles contre le camp de ce groupe, situé dans le quartier de Tal al-Haoua, dans le sud de Gaza, selon des sources médicale et sécuritaire. « Nous avons lancé un raid contre une cible terroriste des Comités de la résistance populaires, où des activistes armés étaient en train de s’entraîner », a affirmé une porte-parole de l’armée israélienne à l’AFP. Selon les sources médicales palestiniennes, figure parmi les victimes Joumaa Doughmouch, le frère de Momtaz Doughmouch, un membre des comités, qui a été mis en cause par Israël dans un attentat à la voiture piégée manqué le 26 avril contre le point de passage de Karni, entre la bande de Gaza et l’État hébreu. Deux autres membres de la famille Doughmouch ont péri dans le raid. Les Comités de la résistance ont promis de se venger. « Notre première réponse à ce crime sera de lancer 100 roquettes artisanales contre Israël. Ensuite nous préparerons des attentats-suicide en Israël », a ajouté Abou Chérif dans une déclaration à l’AFP. Ce décès porte à 5 042 le nombre de personnes tuées, en majorité des Palestiniens, depuis le déclenchement de l’intifada en septembre 2000, selon un décompte établi par l’AFP. Parallèlement, des milliers de Palestiniens se sont rassemblés dans le centre de Gaza-ville ainsi qu’à Ramallah, en Cisjordanie, après la grande prière du vendredi pour témoigner leur solidarité au gouvernement, à l’appel d’une association pro-Hamas et sous le slogan « Plutôt avoir faim que se mettre à genoux ». Des responsables du Hamas ont harangué la foule, promettant de ne pas renoncer aux principes du mouvement en dépit des pressions de la communauté internationale qui exige que le Hamas renonce à la lutte armée et reconnaisse Israël. À Ramallah, le président du Parlement dominé par le Hamas, Aziz Doweik, a assuré à la tribune que le gouvernement ne fera pas de « concessions », malgré les pressions internationales. En effet, l’Union européenne, principal donateur des Palestiniens avec 500 millions d’euros par an, a suspendu à l’instar des États-Unis ses aides financières après l’entrée en fonctions en mars du gouvernement Hamas, laissant l’Autorité palestinienne au bord de la banqueroute. De son côté, la Commission européenne s’apprête à proposer aux États membres de l’UE de débloquer 34 millions d’euros en aide humanitaire pour les territoires palestiniens, a confirmé hier un porte-parole de l’Exécutif européen, Louis Michel. Une crise humanitaire est aux portes, avertit l’Unrwa Par ailleurs, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a averti hier qu’une crise humanitaire est « aux portes » de la bande de Gaza. « Environ 55 000 familles de réfugiés à Gaza recevaient un salaire de l’Autorité palestinienne (...) Ces familles, qui ne l’ont pas reçu depuis deux mois, se tournent en grand nombre vers les centres d’aides de l’Unrwa, qui fonctionnent déjà à flux tendus », a affirmé le responsable de l’Unrwa dans la bande de Gaza, John Ging. Abbas félicite Olmert Sur le plan politique, le leader palestinien Mahmoud Abbas a appelé hier le Premier ministre israélien Ehud Olmert pour le féliciter et l’exhorter à reprendre des négociations de paix après l’investiture de son nouveau gouvernement par le Parlement. « Ils sont convenus de se rencontrer après le retour de M. Olmert de Washington », a déclaré le négociateur palestinien en chef Saëb Erakat, précisant qu’une date pour une telle rencontre « sera fixée après le retour de M. Olmert de Washington ». La présidence du Conseil en Israël a de son côté souligné dans une mise au point qu’« aucune rencontre n’était prévue », tout en confirmant que les deux dirigeants ont eu un entretien téléphonique.