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EXPOSITION - Jusqu’au 29 juin, à la galerie Sfeir-Semler «Au-delà des images»: des œuvres tirées du Fonds national d’art contemporain

Organisée par la Mission culturelle de l’ambassade de France et le Centre national des arts plastiques (ministère français de la Culture et de la Communication), une exposition présentant des œuvres tirées du Fonds national d’art contemporain se tient à la galerie Sfeir-Semler (La Quarantaine, immeuble Tannous – Libanaise des métaux) jusqu’au 29 juin. Intitulé «Au-delà des images», cet accrochage rassemble une sélection d’œuvres de 16 artistes principalement français ainsi que quelques libanais. Il s’agit de photographies et de vidéos qui permettent de repenser les rapports entre ce qui est du domaine de l’art et ce qui relève de l’image documentaire. «L’art des années quatre-vingt-dix et du début de ce siècle redéfinit une dimension éthique de l’œuvre d’art», soutient Jean Marc Prévost, inspecteur de la création artistique du ministère de la Culture en France et commissaire – avec Akram Zaatari, de la Fondation arabe pour l’image – de cette exposition. Pour les artistes de cette période, «les recherches esthétiques sont pensées en relation avec des données politiques et sociales. Toutefois, ces artistes définissent avant tout un rapport subjectif au monde, lié à leurs propres histoires, rencontres et visions des choses». Les notions de territoire et de ville sont au cœur des images de Chantal Akerman, Valérie Jouve, Michel Lasserre et Paola Yaacoub. Cinéaste belge vivant à Paris, Chantal Akerman dévoile, dans une installation vidéo intitulée De l’autre côté, un territoire désolé, situé entre le Mexique et les États-Unis, où les Mexicains improvisent des camps de fortune en attendant le moment de franchir illégalement la frontière. Avec ses portraits d’individus pris dans un contexte urbain, Valérie Jouve traite du rapport du sujet avec son environnement. Ses grandes photographies en «cibachrome» expriment son rejet des systèmes de classification qui tendent à enfermer l’individu dans un espace culturel et géographique déterminé. Aspects/Accents/Frontières, l’installation de trois diaporamas du duo franco-libanais, Michel Lasserre et Paola Yaacoub, est une œuvre consacrée à un site du Liban-Sud, à ses mutations et changements d’aspect au cours des dernières années. Un travail sur le territoire qui offre une interprétation critique de l’espace libanais après les années de guerre. La pensée critique et politique est également au centre des œuvres minimalistes de Adel Abdessemed, photographe, natif d’Algérie, qui vit et travaille entre Paris et Berlin. Ses Nuits I et II, images de perforations par balles, évoquent des zones de violence et peuvent donner lieu à de multiples interprétations. Territoires personnels et intimes Territoires personnels: ceux qu’explorent Absalon et Jean-Luc Moulène, dans des projets totalement différents de prime abord, mais qui tiennent compte au final de données sociales. Maquettes et propositions d’«habitations nomades», sortes de cellules transportables qui correspondent à des espaces de vie minimum, pour Absalon (artiste français né en 1964 et décédé en 1993 à Paris) qui travaille sur les rapports complexes du corps avec son espace d’habitat. Et interrogations sur l’interaction de l’art et du champ social dans les deux œuvres présentées par Jean-Luc Moulène. Une «sculpture» élaborée avec 441 paquets de Gauloises Bleues, privés de leurs mentions commerciales, devenus donc monochromes et simples objets plastique. Et un mur d’affiches et de photographies représentant des produits de consommation devenus, à l’occasion de revendications syndicales, des Objets – artistiques – de grève. Plus subjective encore, la notion de territoire intime est développée par Mona Hatoum (née à Beyrouth, vivant à Londres), Marie-Ange Guilleminot ou encore Patrick Tosani. La première présente Van Gogh’s Back, une photographie du dos d’un homme sous la douche, où les traces de massages et les poils mouillés évoquent le geste pictural de Van Gogh. Une œuvre qui s’inscrit dans la continuité des performances, vidéos, sculptures et installations de Hatoum qui abordent toujours des problématiques liées au corps et explorent les limites entre domaine privé et public. Pour Marie-Ange Guilleminot, qui réalise, depuis le début des années quatre-vingt-dix, des performances vidéos dans la lignée des recherches du «Body Art» des années soixante-dix, le corps, ses parures et ses vêtements sont à la fois les barrières et protections de l’intimité et le lieu de tous les échanges et contacts, symboliques ou physiques. Patrick Tosani joue pour sa part avec les différents paramètres de la photographie (comme l’agrandissement, la lumière et le cadrage) pour développer des mises en scène très particulières du territoire intime. Dans la série des Regards, par exemple, il «abrite» les enfants qu’il a photographiés dans les camps palestiniens du Liban dans des corolles de tissus formées par le mouvement du vent dans leurs vêtements. Tandis que ses clichés agrandis des Ongles délivrent une tension liée aux notions d’intégrité du corps. Sabra et Chatila Parmi cette sélection d’œuvres appartenant au FNAC, les deux commissaires ont retenu, outre les œuvres marquantes du parcours de chaque artiste, celles qui ont trait au Liban et à la région du Moyen-Orient. Dans ce cadre, une magnifique photographie en noir et blanc signée Françoise Demulder, grand reporter de guerre, reproduit, à la manière d’une peinture de Delacroix, une scène d’exaction commise dans un camp palestinien du Liban en 1975. Sabra et Chatila revient également dans le travail photographique de Sophie Ristelhueber, qui interroge les traces et stigmates laissés par l’homme sur le territoire. Idem pour Jean-Marc Bustamante, dont les tableaux photographiques représentent des sites désertés ou inhabités. Yto Barrada, photographe marocaine née à Paris en 1971, qui vit et travaille à Tanger, et dont toute l’œuvre s’articule autour de l’idée de départ et de désertion du territoire. Enfin deux vidéos, celles de Anri Sala et Bruce Nauman (artiste américain de renommée internationale), jouent les métaphores reliant l’expérience individuelle du territoire à l’espace universel. Espace de l’art qui devient territoire commun réunissant tous ses amateurs. Z.Z.
Organisée par la Mission culturelle de l’ambassade de France et le Centre national des arts plastiques (ministère français de la Culture et de la Communication), une exposition présentant des œuvres tirées du Fonds national d’art contemporain se tient à la galerie Sfeir-Semler (La Quarantaine, immeuble Tannous – Libanaise des métaux) jusqu’au 29 juin.
Intitulé «Au-delà des...