Art- Des tableaux de Picasso ont été également mis en vente par Christie’s Plus de 40 millions de dollars pour « L’Arlésienne, Madame Ginoux » de Van Gogh

Le portrait L’Arlésienne, Madame Ginoux, peint par Vincent Van Gogh en 1890, a été vendu mardi soir pour 40,3 millions de dollars à New York, lors d’une vente aux enchères organisée par Christie’s. Le tableau, un des chefs-d’œuvre de l’artiste néerlandais représentant la propriétaire d’un café à Arles, dans le sud de la France, où l’artiste résidait en compagnie de son ami Paul Gauguin, est resté au bas de la fourchette de prix – entre 40 et 50 millions de dollars – qui avait été estimée avant la vente. Le nom de l’acquéreur du tableau, qui appartient à une collection privée new-yorkaise, n’a cependant pas été rendu public. Peint en 1890, peu avant sa mort, à un moment où Van Gogh souffrait d’une grave dépression après la rupture avec Gauguin, ce tableau de 65 x 54 cm représente Mme Ginoux pensive, un sourire triste éclairant son visage qui repose sur sa main gauche. Elle est assise devant une table verte sur laquelle sont posés deux livres rouges. Coiffée d’un bonnet, les cheveux ramenés en arrière, Mme Ginoux est vêtue d’une sorte d’aube blanche, un foulard vert clair autour du cou. Le visage est représenté dans un style expressionniste et le fond jaune laisse apparaître de larges coups de pinceau horizontaux et verticaux. Jusqu’à présent, le record pour un Van Gogh remonte à 1990 quand le Portrait du docteur Gachet a été adjugé 82,5 millions de dollars. Outre ce Van Gogh, Christie’s proposait également à la vente quatre Picasso dont Le repos, une œuvre de 1932 estimée entre 15 et 20 millions de dollars, une nature morte de Gauguin (Vase de fleurs et gourde) de 1890, estimée entre 7 et 10 millions de dollars, et deux œuvres de Claude Monet dont Nymphéas, temps gris (1907), un tableau estimé entre 10 et 15 millions de dollars. Mais le résultat des enchères n’a pas été annoncé. Par ailleurs, hier, la maison Sotheby’s devait mettre en vente d’autres chefs-d’œuvre, dont une toile de Picasso Dora Maar au chat, qui pourrait battre tous les records de vente. Réalisé en 1941, le portrait de Dora Maar, égérie et maîtresse de Picasso, est l’un des plus beaux réalisés par l’artiste espagnol. Cette œuvre exceptionnelle n’avait pas été vue depuis plus de 40 ans. Dora Maar, robe rouge et bleue chamarrée de perles orange et noires, le corsage vert strié, est assise sur un fauteuil comme une déesse païenne sur son trône. Elle est affublée d’un de ses chapeaux dont elle raffolait. Derrière elle, sur le dossier du siège, un petit chat noir au symbolisme érotique évident. Dora Maar est placée de trois quarts, les mains tordues reposant sur les accotoirs du fauteuil, des ongles bleus inquiétants comme des griffes de tigre. Quelque temps après ce portrait splendide, Picasso commençait à représenter sa muse en femme qui pleure. Pour l’instant, c’est une autre œuvre de Picasso, Le garçon à la pipe, qui détient le record avec 104,2 millions de dollars lors d’une vente en 2004.