La FIFA entend être intransigeante sur le racisme, le dopage et les paris

Lutte contre le racisme et le dopage, contrôles médicaux préventifs rigoureux, surveillance du marché des paris : la Fédération internationale de football (FIFA) entend se montrer intransigeante durant le Mondial 2006 en Allemagne. Les incidents racistes s’étant multipliés dans les stades depuis plusieurs saisons – en Espagne et en Italie notamment –, la FIFA ne veut pas que le Mondial, extraordinaire caisse de résonance – 30 milliards de téléspectateurs attendus ! –, permette à des extrémistes de gâcher la fête. « La lutte contre le racisme sera l’une des principales priorités de la FIFA », a expliqué Joseph Blatter, président de la Fédération internationale dont le comité exécutif vient d’amender les règlements et d’édicter une série de sanctions lourdes, comme la déduction de points, en cas d’incidents racistes. Difficultés pratiques Mais la volonté de la FIFA pourrait se heurter à des difficultés pratiques en Allemagne, comme le reconnaît Joseph Platter : « Si des incidents ont lieu sur ou autour du terrain, les responsabilités seront déterminées. Mais si c’est dans le public, même si nous disposons de moyens techniques, on ne peut pas tout voir. On a affaire à un public international et on ne sait pas où les gens sont disposés. Comment savoir si quelqu’un est pour ou contre une équipe ? » En filigrane, la FIFA redoute notamment que des spectateurs malveillants ne se servent de ces nouvelles mesures disciplinaires pour fausser le résultat de matches. Par ailleurs, avant les rencontres, la FIFA a prévu qu’un panneau condamnant le racisme serait disposé devant les équipes. À partir des quarts de finale, les capitaines liront un appel à la discipline et au respect avant le coup d’envoi. En matière de lutte antidopage, les médecins de la FIFA, en plus des contrôles à l’issue des rencontres, effectueront des contrôles inopinés dans les quartiers généraux des équipes durant la compétition, ainsi que lors des derniers matches de préparation. Ces tests concerneront 4 joueurs par équipe dans les camps d’entraînement et 2 joueurs par équipe après les matches. Les médecins des 32 équipes ont déjà signé une déclaration d’engagement pour la prévention médicale et la lutte antidopage. Ainsi, côté médical, avant de participer à la compétition, l’ensemble des joueurs se soumettront non seulement à la traditionnelle visite médicale, mais aussi à un examen cardio-vasculaire approfondi avec électrocardiogramme et échographie du cœur. « Avec un examen préventif approfondi, nous pouvons diminuer les risques d’arrêt cardiaque subit », a estimé le médecin en chef de la FIFA, le Pr Jiri Dvorak, bien décidé à ce que ne survienne pas un nouveau drame comme celui de la mort du Camerounais Marc-Vivien Foé, décédé d’une crise cardiaque lors de la Coupe des confédérations en 2003. Enfin, alors que des scandales de paris truqués et de corruption ont récemment touché l’Allemagne et la Belgique, la FIFA a décidé de mettre en place un système de « surveillance du marché légal des paris », a expliqué Urs Linsi, secrétaire général de la Fédération internationale. Une première rendue également plus que nécessaire du fait de l’explosion des paris en ligne. « Nous avons des accords avec les bookmakers. Et si nous devions apprendre que des paris sont anormaux, nous réagirions en conséquence », a précisé M. Linsi. Précaution supplémentaire : tous les arbitres signeront un engagement disposant que ni eux ni leur famille ne prendront part à des paris.