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Réunion extraordinaire au Sérail consacrée au grignotage syrien de terrains libanais dans la Békaa Fatfat : « Si les remblais sont indispensables, Damas n’a qu’à les installer en territoire syrien »

Ce qui se passe à Ersal et à Ras-Baalbeck confirme l’urgence d’une délimitation de la frontière avec la Syrie et met surtout en relief l’absence de toute bonne foi dans la façon avec laquelle Damas traite le dossier du tracé des frontières avec son voisin. Après avoir opposé sans ambages une fin de non-recevoir à l’appel que l’ONU lui a lancé pour délimiter sa frontière avec le Liban dans le secteur des hameaux de Chebaa notamment, et lié le règlement de ce dossier à celui de la fin de l’occupation israélienne du secteur et des hauteurs du Golan, la Syrie semble avoir décidé d’adopter une politique pour le moins expansionniste. Sous prétexte de vouloir freiner la contrebande au niveau de la frontière, l’armée syrienne a installé des remblais en plein territoire libanais dans le jurd de Ersal et de Ras-Baalbeck. Après l’échec des contacts entrepris loin des feux de la rampe pour résoudre ce nouveau problème, le Premier ministre, Fouad Siniora, a convoqué hier une réunion extraordinaire au Sérail, pour discuter des moyens de le régler avant qu’il ne se complique davantage et qu’un « nouveau fermes de Chebaa » – pour reprendre les termes du ministre de l’Intérieur p.i., Ahmad Fatfat, ne surgisse. La réunion s’est tenue en présence de M. Fatfat, du directeur général des FSI, le général Achraf Rifi, du directeur des services de renseignements de l’armée, le brigadier Georges Khoury, du mohafez de la Békaa, Antoine Sleimane, et du caïmacam de Baalbeck, Omar Yassine. Répondant aux questions de la presse au terme des délibérations, M. Fatfat a souligné que « les remblais installés récemment par une unité des forces spéciales syriennes se trouvent tous en territoire libanais à une distance variant entre un et quatre kilomètres de la frontière ». Il a précisé que le mohafez de la Békaa a été chargé d’entreprendre « sans tarder » des consultations avec son homologue de la province de Damas « pour confirmer la souveraineté libanaise dans ce secteur et pour réclamer le démantèlement des buttes installées ». « Si celles-ci sont indispensables, les forces spéciales syriennes peuvent bien les installer à la frontière ou en territoire syrien », a poursuivi M. Fatfat, affirmant que Beyrouth compte également demander à Damas « le démantèlement des positions militaires de ces forces, qui se trouvent, même en nombre limité, dans la région de Ras-Baalbeck, en territoire libanais ». En réponse à une question, le ministre a indiqué qu’une commission avait déjà soulevé ce problème avec les autorités syriennes qui avaient répondu que les remblais étaient nécessaires pour empêcher la contrebande. « Le problème, a insisté M. Fatfat, est qu’elles ont été installées en territoire libanais et à une profondeur importante dans certains secteurs. Avec le temps, elles vont constituer un sérieux problème. Nous ne voulons pas être devant un nouveau Chebaa. »
Ce qui se passe à Ersal et à Ras-Baalbeck confirme l’urgence d’une délimitation de la frontière avec la Syrie et met surtout en relief l’absence de toute bonne foi dans la façon avec laquelle Damas traite le dossier du tracé des frontières avec son voisin. Après avoir opposé sans ambages une fin de non-recevoir à l’appel que l’ONU lui a lancé pour délimiter sa frontière...