Discrétion inhabituelle sur le contenu des discussions L’Otan insiste sur l’importance du processus diplomatique face à Téhéran

Réunis à Sofia, les ministres des Affaires étrangères de l’Otan, l’Américaine Condoleezza Rice en tête, ont profité d’une réunion informelle de deux jours pour se concerter sur le dossier iranien. Sans entrer dans les détails de ce que pourraient être les prochains pas, ils ont affiché « un assez large consensus sur la démarche », selon une source diplomatique. Publiquement, Washington et Paris, deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, ont appelé le Conseil à agir rapidement et avec fermeté face au refus de l’Iran de se plier à ses exigences. « Les États-Unis sont de l’avis que pour être crédible, le Conseil de sécurité doit évidemment agir », a déclaré jeudi soir Mme Rice, soulignant que le Conseil « ne peut pas voir sa parole et sa volonté tout simplement ignorées par un État membre ». La question iranienne, qui a complètement éclipsé le reste des débats à Sofia, a notamment été évoquée lors d’un « dîner transatlantique », qui a rassemblé les ministres de l’Union européenne et de l’Otan, ainsi que le haut représentant pour la politique extérieure de l’UE Javier Solana et le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jaap de Hoop Scheffer. « L’accent a été mis sur l’importance du processus diplomatique », a indiqué M. De Hoop Scheffer, refusant de commenter plus en détail la rencontre. La délégation américaine, intéressée au premier chef par une réponse vigoureuse au défi iranien, a pour sa part observé une discrétion inhabituelle sur le contenu des discussions. Des sources diplomatiques ont cependant souligné hier que Mme Rice avait réaffirmé l’engagement américain à poursuivre la voie diplomatique. « Il est clair pour tout le monde que la solution ne peut être atteinte que par la diplomatie », a déclaré pour sa part hier le ministre allemand Franz-Walter Steinmeier. M. Steinmeier a insisté sur la nécessité pour la communauté internationale de présenter un front « uni » face à l’Iran, en reconnaissant la nécessité de « poursuivre et renforcer les efforts » en ce sens.