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EXPOSITION - « Blow-Up Remixed » à l’Espace SD jusqu’au 29 avril Joe Kesrouani persiste et signe

Plus d’une vingtaine de toiles sont accrochées à l’Espace SD jusqu’au 29 avril. Elles sont le fruit de l’imaginaire prolifique de Joe Kesrouani qui signe un remix de ses photos argentiques. Une nouvelle orchestration visuelle qui traduit la vitalité et la richesse d’un travail de recherche bien peaufiné. Il est comme ce train qu’il a représenté sur une de ses toiles et qui file à vive allure vers une destination inconnue, mais toujours vers l’avant. Joe Kesrouani surprendra toujours. D’ailleurs il est souvent le premier à être étonné du cheminement de sa pensée. Photographe, peintre, DJ, ou cinématographe? L’artiste qui porte différentes casquettes, selon les occasions, n’attache pas beaucoup d’importance aux étiquettes ni aux titres. Il puise son inspiration dans tout ce qui peut accrocher son œil et mélange ses sensibilités en un cocktail détonant. Nouvelle approche de ses œuvres photographiques exposées il y a quelques mois à l’Art Lounge, «Blow-Up Remixed» est l’interprétation parfaite de ce travail remanié avec un regard démultiplié. Au départ, un bel hommage (de par le titre) au film d’Antonioni, Blow-Up, ainsi qu’à ces capteurs d’instants, ces fixateurs du moment appelés photographes. Et, au bout du compte, un travail qui fait son chemin, qui évolue allant parfois dans tous les sens. Techniques mixtes Dans cet univers chaotique «sans queue ni tête», Kesrouani traite ses photos, les maltraite, ingurgite le monde pour mieux le dégurgiter. Il parvient à établir ses propres structures, à instaurer son propre dialecte, dénonçant et saccageant au passage les idées préconçues. «L’esprit est toujours plus rapide que le corps, confie-t-il. C’est pourquoi, je suis très souvent dépassé par beaucoup d’idées que je reproduis dans mon propre format.» S’il y a une rupture avec un passé pictural, confirmée par un violent Adieu tournesols où l’artiste mortifie et dénature les fleurs immortalisées par Van Gogh, les œuvres de Joe Kesrouani renouent néanmoins avec les grands courants surréalistes et les mythes littéraires qui ont traversé l’humanité. En décapsulant le cerveau, démembrant le corps ou en le représentant comme un volcan vivant, voire humain, Kesrouani devient un défricheur de neurones mais aussi un trublion qui aime faire des dégâts afin de voir plus clair. Certes une rupture avec le passé, mais également une révolte contre le laxisme qui se traduisent par un rejet touchant même ses récentes créations. Mélanger les photos et les brasser, soustraire les formes, les déstructurer et les décomposer, autant d’opérations (chirurgicales!) pour refondre l’œuvre dans cette lave à la fois dévastatrice et régénératrice. Pour l’artiste, il ne s’agit pas seulement de rompre, mais de reconstruire et d’élargir les horizons fermés. Les visions sont ainsi décuplées à l’infini. Comme dans cette photo intitulée L’origine de Georges où se profile la toile si provocatrice de Courbet évoquée plus loin encore et dans une toute autre technique par le paysage mirifique des Îles Aphrodites. Un jeu sans fin que Kesrouani engage avec ses photos, un combat sans merci entre l’inertie et le mouvement. Colette KHALAF
Plus d’une vingtaine de toiles sont accrochées à l’Espace SD jusqu’au 29 avril. Elles sont le fruit de l’imaginaire prolifique de Joe Kesrouani qui signe un remix de ses photos argentiques. Une nouvelle orchestration visuelle qui traduit la vitalité et la richesse d’un travail de recherche bien peaufiné.
Il est comme ce train qu’il a représenté sur une de ses toiles...