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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE - Pascal Courcelles à la galerie Alice Mogabgab jusqu’au 29 avril Au nom de la rose

Dessine-moi une rose, lui aurait dit le petit prince, dans un moment de rêverie. Depuis, Pascal Courcelles s’applique, avec la nature et sa poésie pour inspirations, à reproduire des fleurs plantées, découvertes au cours d’un voyage, aperçues au coin d’une rue, cueillies ou simplement imaginées. C’était l’hiver 2005. En cette fin d’une année particulièrement houleuse, de passage à la galerie Alice Mogabgab, un homme en blanc, entièrement recouvert de taches de peinture de toutes les couleurs, apparaissait, comme une belle surprise, dans la grisaille de circonstance. «Je m’appelle Pascal Courcelles, je viens de Bruxelles, je suis ici pour quelques mois, je prépare une exposition pour avril prochain,» avait-il répondu à nos questions impatientes. Coup d’œil furtif dans l’atelier, des toiles sur le sol, un violon adossé au mur, semblaient en cours de préparation. Rendez-vous est donc évidemment pris pour avril avec ce peintre qui est déjà, à lui tout seul, un poème. «J’ai perdu mon père, qui était poète, très jeune, confesse Pascal Courcelles avec une fraîcheur déconcertante. Je manque de messages mais, en même temps, j’ai joui d’une grande liberté. Ma mère m’a beaucoup poussé dans cette voie.» À 16 ans, il s’inscrit à l’école Saint-Luc, «une espèce de grand théâtre, dans une ville belge, un institut spécialisé dans le dessin, où l’on épanouissait nos talents». Il démarre avec des collages, «la peinture à l’huile était très chère», des assemblages de coupures de presse qui parlaient pop art et modernité. C’est au cours d’un séjour au Japon et en ressentant une certaine superficialité dans l’univers qu’il fréquentait, qu’il se met à la peinture des paysages. «J’ai, dit-il, des petits rites de créations. Je n’efface rien, je garde tout et je mets des couches dessus. J’essaie de me libérer de tout pour faire le plus frais et le plus heureux possible. Un peu comme nous, l’important reste l’image à la fin.» Il y a quelques années, il découvre la rose. «J’ai commencé une collection de roses. J’en avais une variété de 250 espèces différentes. C’est en les ramenant à l’atelier que l’idée est venue. Maintenant, elles sont dans les tableaux…» Dites-le avec des fleurs «Je pourrais parler des fleurs toute ma vie, poursuit Pascal Courcelles, c’est ça le problème!» Chacune, du bout de son pinceau, devient un paysage, une histoire, une toile. «J’ai beaucoup marché durant mon séjour au Liban. Je crois que je devais être un des rares piétons! J’ai découvert des jardins, des escaliers, des oiseaux, la rue Gouraud. Ça pourrait être une chanson de Montand! Beyrouth est une ville inondée de lumière et de musique.» La série de toiles accrochées aux murs blancs de la galerie de son amie Alice Mogabgab comblent l’espace de fraîcheur et de couleurs. Ces fleurs longuement travaillées, on aurait presque envie de les toucher, de les saisir et de les emporter. «On construit une exposition comme une pièce de théâtre, destinée à un lieu. J’ai travaillé sur place, en utilisant des ingrédients locaux, tels le sable et la terre. Ils ont donné un fond très scintillant, mélangé à la couleur, et très profond. Chaque tableau doit avoir sa différence. Après, c’est une histoire d’inspiration». Et, de toute évidence, Pascal Courcelles a été très inspiré, en composant ses toiles, des fleurs, des papillons, des pétales qui, volant sur une surface hospitalière, finissent par avoir la même légèreté. Où finit la fleur, quand devient-elle papillon? L’artiste laisse au regard et à l’imagination de chacun le soin de dessiner sa fleur, sa rose du petit prince. «Le doute et le plaisir du doute…» , comme il le dit si bien. L’ensemble baignant dans une atmosphère de gaieté, une allégresse encore intacte. «J’ai commencé à peindre à 16 ans, j’en ai 50, le bonheur de peindre demeure. L’enfant et l’adolescent sont toujours là…» Après les fleurs, Courcelles a décidé de s’attaquer, en toute amitié, aux arbres. En attendant cette nouvelle inspiration, le peintre-poète devenu ami écrit dans la préface de son catalogue: «J’ai peint des fleurs, des simples fleurs de peintre, j’espère les voir se poser sur le grand cèdre…» Carla HENOUD

Dessine-moi une rose, lui aurait dit le petit prince, dans un moment de rêverie. Depuis, Pascal Courcelles s’applique, avec la nature et sa poésie pour inspirations, à reproduire des fleurs plantées, découvertes au cours d’un voyage, aperçues au coin d’une rue, cueillies ou simplement imaginées.

C’était l’hiver 2005. En cette fin d’une année particulièrement...