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Actualités - CHRONOLOGIE

Les alliés de « Il Cavaliere » commencent à envisager la possibilité d’une défaite Berlusconi crie à la fraude et dénonce des « magouilles » aux législatives

Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a durci le ton dans sa bataille pour renverser le résultat des élections législatives en dénonçant des « magouilles à n’en plus finir », mais certains de ses alliés politiques ont commencé hier à envisager clairement une défaite. «Le résultat doit changer parce qu’il y a des “magouilles” à n’en plus finir dans toute l’Italie, et cela émerge de choses précises », a affirmé Silvio Berlusconi, au sortir d’un entretien à Rome avec le président de la République, Carlo Azeglio Ciampi. « Je suis en contact avec tous les coordinateurs de Forza Italia et avec ceux des autres partis. Il y a des erreurs dans les additions, des données mal rapportées, des indications erronées », a-t-il expliqué, sans pour autant fournir d’exemple précis pour appuyer ses soupçons. « Il faut contrôler les procès-verbaux des 60 000 bureaux de vote, nous sommes en train de nous rendre compte qu’il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d’irrégularités », a poursuivi le chef du gouvernement qui, durant ses années au pouvoir, a réussi à légiférer pour échapper à plusieurs reprises à des condamnations judiciaires pour malversations ou corruption. Il lui reste d’ailleurs encore à affronter trois procès en cours. Cette perspective pourrait justifier à elle seule qu’il continue sa carrière à la Chambre des députés pour peser au maximum sur la vie politique et bénéficier de l’immunité parlementaire. Selon M. Berlusconi, « les magouilles ne vont que dans une seule direction » : la coalition de centre-gauche de Romano Prodi, déclarée victorieuse mardi des élections législatives par le ministère de l’Intérieur, avec deux sièges d’avance au Sénat et seulement 25 224 voix de plus à la Chambre des députés. « Vous pensiez vous être libérés de moi ? » a aussi demandé ironiquement le « Cavaliere » mercredi soir, vingt-quatre heures après avoir évoqué l’idée d’une « grande coalition » à l’allemande en cas de retournement de situation. Le ton était cependant beaucoup plus prudent hier chez plusieurs de ses alliés. « Les vérifications ont toujours été faites, elles doivent être faites pour vérifier que les procès-verbaux correspondent aux données transmises téléphoniquement, mais je ne pense pas qu’elles changeront l’issue du scrutin », a déclaré hier le secrétaire général des démocrates-chrétiens, de l’UDC, Lorenzo Cesa, reconnaissant la possibilité d’une défaite du centre-droit. « Je n’ai pas d’informations sur des magouilles, mais je n’ai pas accès aux mêmes sources que le chef du gouvernement », a pour sa part déclaré Ignazio La Russa, chef des députés du parti Alliance nationale (AN, droite) dirigé par le chef de la diplomatie italienne, Gianfranco Fini. La vérification des procès-verbaux de tous les bureaux de vote demandée par M. Berlusconi est prévue par la loi électorale italienne, ainsi que l’attribution définitive des « votes contestés », ces bulletins sur lesquels il existe un doute quant au parti choisi par l’électeur (43 028 à la Chambre des députés, 39 833 au Sénat). Ces opérations sont effectuées par des commissions présidées par des magistrats, avant une dernière validation par la Cour de cassation, qui devrait intervenir dans les prochains jours, selon la presse. Aucune information officielle n’a filtré de sa rencontre avec le président de la République, mais les journaux indiquaient hier que M. Berlusconi aurait proposé en vain au chef de l’État de signer rapidement un décret pour le recomptage, non prévu par la loi, des quelque 2 millions de votes blancs et nuls.

Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a durci le ton dans sa bataille pour renverser le résultat des élections législatives en dénonçant des « magouilles à n’en plus finir », mais certains de ses alliés politiques ont commencé hier à envisager clairement une défaite.

«Le résultat doit changer parce qu’il y a des “magouilles” à n’en plus finir...