ÉLECTIONS - La désignation des membres du directoire moins consensuelle qu’elle ne le paraît Abboud : un deuxième et dernier mandat à la tête de l’Association des industriels

Fadi Abboud a été réélu samedi dernier pour un deuxième et dernier mandat à la tête de l’Association des industriels libanais (AIL), conformément au règlement intérieur de l’association. La liste consensuelle, qu’il a présidée pour le remplacement du conseil d’administration sortant, a été élue d’office. Le nouveau conseil d’administration de l’AIL est ainsi formé des 24 membres suivants : Fadi Abboud, Wagih Bizri, Charles Arbid, Ahmad Hussein, Nazareth Sabounjian, Mohammad Rifaï, Walid Assaf, Fadi Gemayel, Ziad Bekdache, Georges Nasraoui, Nehmet Frem, Ramez Bou Nader, Houssam Kobeiter, Nicolas Abi Nasr, Oussama Helbaoui, Jean-Michel Mohbat, Sami Selmane, Rida Ghadar, Mohammad Sinno, Joseph Kassardjian, Nabil Ghorra, Nabil Tabbah, Bassam Mahfouz et Hani Safieddine. Quant au bureau du conseil ou directoire, les élections de ses membres (au nombre de 10) ont donné lieu à de longues concertations au sein du conseil d’administration pour éviter des batailles et laisser prévaloir un esprit consensuel. Ces concertations ont duré près d’une heure avant que la fumée blanche n’apparaisse. En fait, le mouvement Amal a exercé des pressions pour avoir le dernier mot concernant le pourvoi du poste de secrétaire général de l’AIL, qui revient traditionnellement à un industriel chiite. Ahmad Hussein, directeur général de l’imprimerie Dar el-Bilal appartenant au mouvement Amal, a remporté le siège plébiscité par le mouvement. Selon une source proche des industriels, les voix des membres non chiites au sein du conseil d’administration étaient plutôt favorables à l’élection d’Oussama Helbaoui, proche du Hezbollah. Le mouvement Amal avait également exercé des pressions, la veille de la formation de la liste consensuelle présidée par Fadi Abboud, pour obtenir le retrait des candidats chiites n’appartenant pas au mouvement. Ce dernier a ainsi réussi, rappelle-t-on, à obtenir le retrait des candidatures de Ghazi Yehya, Abed Beydoun et Adnane Ataya. Le pourvoi au poste de deuxième vice-président de l’AIL a de même donné lieu à des tractations de dernière minute. Ces tractations ont abouti au retrait de Nicolas Abi Nasr (maronite) au profit de Charles Arbid (grec-catholique). La tradition en vigueur au sein de l’AIL veut que le président de l’AIL et le deuxième vice-président ne soient pas tous les deux maronites. Nicolas Abi Nasr serait candidat, selon certaines sources, à la présidence de l’AIL pour les élections de 2010. Le bureau du conseil a regroupé au bout du compte les membres suivants : Fadi Abboud, président ; Wagih Bizri, premier vice-président ; Charles Arbid, deuxième vice-président ; Ahmad Hussein, secrétaire général; Nazareth Sabounjian, trésorier ; Mohammad Rifaï, secrétaire aux relations extérieures ; Fadi Gemayel, Walid Assaf, Ziad Bekdache et Georges Nasraoui, observateurs. Le nouveau conseil de l’AIL recevra les félicitations à l’occasion de son élection le 27 avril. Il tiendra une réunion à huit clos le 2 juin prochain dans une localité hors de Beyrouth afin d’élaborer une feuille de route pour son nouveau mandat de quatre ans. Croissance Dans une allocution de circonstance, Fadi Abboud a rappelé que les exportations industrielles, qui ont totalisé un milliard huit cent mille dollars en 2005, ont empêché une croissance négative de l’économie nationale. Il a souligné que le tassement que connaît en ce moment le secteur industriel est identique à celui enregistré dans les autres secteurs productifs. Fadi Abboud a rappelé que l’AIL s’engage à déployer tous les efforts nécessaires pour que le programme d’aide européenne à l’industrie libanaise réussisse, réaffirmant qu’elle se tient au côtés du ministre de l’Industrie qui a déclaré « la guerre aux ennemis de l’industrie ». Il s’est par ailleurs félicité de la coopération entre l’AIL et le ministère de l’Industrie au niveau de la mise en application du protocole de coopération conclu entre les deux parties. La mise en œuvre d’une de ses dispositions a permis d’accorder 1 400 nouvelles licences d’exploitation industrielle en 2005. Fadi Abboud a cependant conclu sur une note triste, rappelant que 500 unités de textiles ont mis la clé sous la porte au cours de l’année écoulée. Liliane MOKBEL