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Actualités - CHRONOLOGIE

DROITS DE L’HOMME - Les parents achèvent aujourd’hui 365 jours d’un sit-in permanent, place Riad el-Solh Rétrospective d’une année de lutte pour la libération des détenus libanais en Syrie

Depuis un an, jour pour jour, leur deuxième chez-soi se résume à une tente d’à peine quatre mètres carrés dressée dans le jardin Gebran Khalil Gebran, place Riad el-Solh, face à l’Escwa, et qui sert aussi bien de « dépôt » pour les provisions, que de bureau et de kitchenette. Depuis un an, les familles des détenus libanais dans les geôles syriennes dorment à même le sol, sous un soleil de plomb, malgré la fraîcheur des nuits et les intempéries. Entourées des photos de leurs proches, elles refusent de déserter les lieux sans eux, vivants ou morts. Leur calvaire durait depuis des années et l’incertitude sur le sort de leurs proches détenus en Syrie les consommait. L’intifada de l’indépendance, déclarée quelques jours après l’attentat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, leur a toutefois donné une lueur d’espoir. Les familles des détenus ont cru à la fin de leurs souffrances. Il s’agissait, hélas, de faux espoirs. La programmation du retrait total des forces et des services de renseignements syriens et la rapidité avec laquelle le calendrier du retrait a été établi ne jouaient pas en leur faveur. Les familles des détenus ont senti que leur attente risquait de s’éterniser si elles n’agissaient pas rapidement. Elles ont ainsi entamé, le 11 avril 2005, un sit-in permanent, accompagné les premiers jours d’une grève de la faim. Avec pour objectif une reconnaissance de la part des Nations unies que l’application par la Syrie de la résolution 1559 du Conseil de sécurité demeurerait incomplète tant que le dossier des disparus et des détenus libanais dans les geôles syriennes n’aurait pas été réglé, et tant que n’aurait pas été formée une commission d’enquête internationale sur les disparitions forcées et les arrestations arbitraires de Libanais par les SR syriens. Depuis, le dossier des détenus a connu de nombreux rebondissements et plusieurs points positifs ont été enregistrés. En fait, les (nouvelles) autorités libanaises ont enfin admis que ce dossier est loin d’être clos, alors que le pouvoir soumis à la tutelle syrienne persistait à affirmer le contraire. De plus, la fosse commune de Anjar et le charnier du ministère de la Défense ont été déterrés. À Yarzé, les corps de vingt victimes ont été retrouvés, dont treize militaires. Dix ont été identifiés grâce à des tests d’ADN, remis aux parents «en héros» et reconnus comme martyrs. La cérémonie organisée pour la circonstance a été marquée cependant par l’absence d’une délégation officielle. Une nouvelle commission d’enquête a également été formée, et pour la première fois dans l’histoire de la IIe République, une délégation des familles des détenus a été reçue par un ministre de la Justice. Depuis quelque temps, toutefois, le dossier est de nouveau relégué au deuxième plan et le gouvernement se livre à des atermoiements, notamment en ce qui concerne la formation de la commission d’enquête internationale, «pour éviter de porter atteinte à certaines parties libanaises qui ont joué un rôle dans l’affaire», comme l’explique le porte-parole de Solide, Ghazi Aad. Et sur le plan populaire, la cause des détenus n’a pas bénéficié du soutien qu’elle mérite, principalement de la part des «forces du 14 Mars»… Rétrospective d’une année supplémentaire de lutte et de souffrances d’un drame qui dure depuis plus de vingt ans. Nada MERHI
Depuis un an, jour pour jour, leur deuxième chez-soi se résume à une tente d’à peine quatre mètres carrés dressée dans le jardin Gebran Khalil Gebran, place Riad el-Solh, face à l’Escwa, et qui sert aussi bien de « dépôt » pour les provisions, que de bureau et de kitchenette. Depuis un an, les familles des détenus libanais dans les geôles syriennes dorment à même le sol, sous...