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BCE Trichet prend les marchés à contre-pied

La Banque centrale européenne a pris les marchés financiers à contre-pied hier en semblant exclure une hausse de taux en mai, tout en laissant la porte grande ouverte à une hausse du coût du crédit en juin. Son président, Jean-Claude Trichet, a expliqué que la Banque centrale ne partageait pas l’avis des marchés qui avaient intégré à 100 % la probabilité d’une hausse de taux en mai, ajoutant qu’il n’y avait pas lieu de se précipiter malgré les bonnes nouvelles sur le front économique. Le conseil des gouverneurs, réuni auparavant, avait comme prévu laissé son taux directeur inchangé à 2,50 %, confortant le scénario retenu par les marchés d’un nouveau tour de vis en mai après ceux de décembre et de mars derniers. Trichet y a brutalement coupé court. « La probabilité élevée actuellement donnée à une hausse de taux à notre prochaine réunion ne correspond pas au sentiment actuel du conseil des gouverneurs », a-t-il déclaré lors de la conférence de presse organisée après l’annonce de la décision. Mais il a clairement laissé entendre que le tour de vis pourrait intervenir en juin, quand le conseil des gouverneurs se réunira à Madrid – une des deux réunions qu’il tient chaque année hors de Francfort. « J’aimerais aussi ajouter que le sentiment que je vois exprimer parfois dans la littérature de marché, voulant que nous ne relevions pas les taux lorsque nous sommes réunis ailleurs qu’à Francfort, n’est pas non plus le sentiment du conseil des gouverneurs », a-t-il dit. L’euro dégringole Ses propos ont fait dégringoler l’euro, la monnaie européenne perdant un demi-cent en moins de 15 minutes, alors qu’elle avait auparavant atteint un record face au yen et un plus haut de sept mois contre le dollar dans l’anticipation d’une accélération des hausses de taux. Sur le marché monétaire, la probabilité d’une hausse de taux en mai est tombée à 20-30 %, contre près de 100 % avant l’intervention de Trichet, le marché tablant maintenant sur une hausse du coût du loyer de l’argent en juin puis lors de la réunion monétaire du 31 août. Trichet n’a pas voulu se prononcer sur les anticipations des marchés pour le mois de juin. « Nous continuerons de suivre très attentivement l’ensemble des évolutions pour éviter que les risques pesant sur la stabilité des prix ne se matérialisent », a-t-il dit. Après la hausse de taux décidée en mars, Trichet avait simplement affirmé que la BCE suivait attentivement les risques inflationnistes. Il a aussi estimé que les risques pour la croissance économique s’équilibraient sur le court terme, alors que les prix élevés du pétrole et les déséquilibres mondiaux (déficits commerciaux et déséquilibre des échanges) posent des risques sur le long terme. « Nous assistons à un raffermissement et à un élargissement de la croissance au premier semestre 2006. De fait, les conditions restent en place pour une croissance solide au cours des prochains trimestres », a déclaré Trichet. L’activité dans l’industrie et les services est à son meilleur niveau depuis plus de cinq ans dans la zone euro, mais les dépenses de consommation et ventes au détail continuent de décevoir.
La Banque centrale européenne a pris les marchés financiers à contre-pied hier en semblant exclure une hausse de taux en mai, tout en laissant la porte grande ouverte à une hausse du coût du crédit en juin.
Son président, Jean-Claude Trichet, a expliqué que la Banque centrale ne partageait pas l’avis des marchés qui avaient intégré à 100 % la probabilité d’une hausse...