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Expansion de la culture du tabac, coupes sauvages… Les forêts du Malawi partent en fumée

Les forêts du Malawi sont en danger, menacées par l’expansion de la culture du tabac, premier produit d’exportation du pays, et les coupes sauvages faites par des villageois pauvres en quête de bois de chauffage. Le taux de déforestation, qui atteint 2,8 % par an, est le plus élevé d’Afrique australe, dénoncent les spécialistes de l’environnement. « Nous devons réagir, maintenant », avertit Daulos Mauambeta, directeur de la Société pour la protection de la vie sauvage et de l’environnement du Malawi. Ce groupe influent a été l’un des principaux signataires d’une pétition présentée en février au gouvernement afin de le pousser à agir contre le déboisement. Le Malawi a perdu 2,5 millions d’hectares de forêts naturelles et plantées en 20 ans, de 1972 à 1992, selon M. Mauambeta. Le gouvernement admet qu’il peine à sauver des essences telles que l’ébène, sculpté en souvenirs pour les touristes, l’acajou ou le cèdre Mulanje, l’arbre national. « Le Malawi pourrait perdre son combat contre la déforestation si rien de sérieux n’est fait », reconnaît Sabina Manda, experte au ministère des Mines, des Ressources naturelles et de l’Environnement. « Les arbres sont abattus à la hache pour faire du charbon de bois et du bois de chauffage, par une population qui ne peut s’offrir l’électricité », explique-t-elle. Seuls 8 % des 12 millions d’habitants du pays disposent du courant électrique chez eux et 60 % vivent sous le seuil de pauvreté. « La plupart des sept réserves forestières du Sud sont dévastées », précise-t-elle. Les forêts de Mwanza et Liwonde, dans le Sud, près de la frontière mozambicaine, sont en outre clairsemées par des paysans qui défrichent pour étendre leurs cultures. La production de tabac – 70 % des recettes en devises étrangères – est aussi en cause. Chaque année, plus de 40 000 tonnes de feuilles de tabac sont traitées à raison de 12m2 de bois par tonne. « Il y a effectivement des problèmes de déforestation avec l’industrie du tabac, mais nous agissons à ce sujet », affirme Felix Mkumba, secrétaire exécutif de l’Association du tabac du Malawi (Tama) qui regroupe les cultivateurs. Tama donne chaque année des milliers de jeunes plants aux paysans. Mais selon M. Mkumba les petits fermiers préfèrent se consacrer à l’agriculture vivrière plutôt qu’à planter des arbres. Mailosi Phiri, cultivateur de tabac, explique que les habitants sont conscients des dangers de la déforestation, mais trop pauvres pour faire passer la protection de l’environnement avant leur propre survie. « Le gouvernement devrait cesser de nous reprocher de déboiser et nous proposer des solutions alternatives pour survivre sans couper des arbres », lance cet exploitant du district de Zomba, à environ 70 km de la capitale économique Blantyre. Selon M. Mauambeta, les autorités devraient élaborer un programme spécial de plantation. Les associations de protection de l’environnement préconisent aussi que la fabrication de charbon de bois soit interdite et d’autres sources d’énergie développées. Le Malawi plante quelque 30 millions d’arbres chaque année. Mais selon Sabina Manda, « la plupart des arbres ne survivent pas parce que les gens ne savent pas en prendre soin ».

Les forêts du Malawi sont en danger, menacées par l’expansion de la culture du tabac, premier produit d’exportation du pays, et les coupes sauvages faites par des villageois pauvres en quête de bois de chauffage.
Le taux de déforestation, qui atteint 2,8 % par an, est le plus élevé d’Afrique australe, dénoncent les spécialistes de l’environnement.
« Nous devons réagir,...