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États-Unis - Le Sénat vote pour la moralisation de ses pratiques Le lobbyiste Abramoff condamné à près de six ans de prison

L’ex-lobbyiste américain Jack Abramoff, un proche du Parti républicain du président Bush, a été condamné hier à près de 6 ans de prison dans une affaire d’achat frauduleux de bateaux-casinos, ouvrant la voie à d’autres affaires de corruption qui inquiètent le Washington politique. En synchronisation presque parfaite, le Sénat américain s’est massivement prononcé le même jour en faveur d’une certaine moralisation de la vie politique, en adoptant un projet de loi qui encadre les pratiques contestées du lobbying, alors que nombre d’élus sont menacés par les aveux faits à la justice par M. Abramoff. Tout cela à quelques mois d’élections parlementaires qui s’annoncent difficiles pour le Parti républicain. Les avocats de Jack Abramoff, âgé de 47 ans, l’ont dépeint comme un homme généreux, intéressé par sa foi religieuse et sa famille, et pétri de remords. Militant républicain de toujours, M. Abramoff a donné son accord pour coopérer avec la justice en échange de son aveu de culpabilité, qui devait lui garantir qu’il ne passe pas plus de 11 ans en prison au total, pour des délits qui sont théoriquement passibles d’au moins 30 ans de détention. Outre l’affaire des bateaux-casinos, M. Abramoff a aussi plaidé coupable en janvier d’escroqueries et fraude fiscale, pour avoir détourné des millions de dollars reçus de tribus indiennes dont il était censé défendre les intérêts dans la capitale fédérale. Il a conclu un accord avec la justice à Washington dans le cadre de cette deuxième affaire, promettant d’exposer le système de trafic d’influence et de corruption active qu’il avait mis en place au Congrès. Depuis lors, le microcosme politique attend ses révélations publiques. Une vingtaine de membres du Congrès seraient dans la ligne de mire des juges, pour avoir profité des largesses de M. Abramoff, dont Tom DeLay, l’ancien puissant chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants. Ces scandales ont poussé M. Bush et plusieurs parlementaires à reverser des fonds qu’ils avaient reçus de M. Abramoff. Selon le Parti démocrate, M. Abramoff aurait réuni plus de 100 000 dollars pour la campagne de réélection de M. Bush, alors que la Maison-Blanche a seulement reconnu publiquement un chiffre de « plusieurs milliers » de dollars. Enfin, le texte de la « loi sur la transparence et la responsabilité », adopté par le Sénat, introduit plus de transparence dans le processus législatif de la rédaction des lois et interdit presque totalement aux parlementaires de voyager aux frais des lobbyistes ou d’en accepter des cadeaux. Cet effort de moralisation devra toutefois encore faire l’objet d’un accord avec la Chambre des représentants.
L’ex-lobbyiste américain Jack Abramoff, un proche du Parti républicain du président Bush, a été condamné hier à près de 6 ans de prison dans une affaire d’achat frauduleux de bateaux-casinos, ouvrant la voie à d’autres affaires de corruption qui inquiètent le Washington politique. En synchronisation presque parfaite, le Sénat américain s’est massivement prononcé le...