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France - Nouvelle journée d’action le 4 avril contre le CPE, les syndicats en appellent au président Chirac sous pression pour faire plier Villepin

Au lendemain d’une journée de mobilisation sans précédent en France contre le contrat-jeunes, le président Jacques Chirac était sous pression hier pour intervenir afin d’obliger le Premier ministre Dominique de Villepin à lâcher du lest. Confronté à ces appels, M. Chirac a décidé de s’exprimer « dans les prochains jours » sur le contrat première embauche (CPE) à l’origine de la fronde, a indiqué son entourage sans préciser la date exacte ni la forme de cette intervention. Les manifestations de mardi, les plus imposantes dans le pays depuis plus d’une vingtaine d’années, ont réuni entre un million et trois millions de personnes. Mais M. de Villepin, qui semblait tabler sur un essoufflement du mouvement, a réitéré son refus d’un retrait du CPE. Confortés dans leur stratégie par l’ampleur de la mobilisation, les leaders des 5 principaux syndicats français se sont directement adressés au président français. Dans une lettre commune, ils l’ont appelé « solennellement » mardi soir à exiger une nouvelle délibération au Parlement de la loi votée début mars et qui a créé le CPE, comme la Constitution l’y autorise. Ils lui demandent « d’apprécier combien la crise actuelle est source d’exaspération et de tensions dans le pays ». En outre, les 12 principales organisations de salariés, d’étudiants et de lycéens français ont appelé hier à une nouvelle journée de grèves et de manifestations le 4 avril et ont demandé au président Jacques Chirac « d’utiliser ses prérogatives » pour retirer le contrat-jeunes. Le premier syndicat du pays, la CGT, a immédiatement annoncé qu’il déposait un préavis de grève dans les trains pour le 4 avril. Signe de la gravité de la situation, le président a annulé un déplacement qu’il devait effectuer aujourd’hui pour inaugurer le nouveau port du Havre. C’est ce jour-là que le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur la validité de la « loi sur l’égalité des chances » instituant le CPE, une nouvelle étape-clé de la crise qui, de sociale, est devenue politique. Si le Conseil juge le CPE conforme à la Constitution, la balle sera dans le camp du président qui a 15 jours pour promulguer la loi ou demander au Parlement une nouvelle délibération, une disposition rarement utilisée. Les ténors de l’opposition de gauche, dont le leader du Parti socialiste François Hollande et sa compagne Ségolène Royal, qui caracole en tête des sondages de popularité, ont eux aussi appelé M. Chirac à intervenir rapidement. La fracture s’est aussi agrandie au sein de la droite, isolant un peu plus le Premier ministre, peu à peu lâché par le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, également président du parti au pouvoir UMP, et ses amis. Dans un entretien publié hier par le quotidien populaire Le Parisien, M. Sarkozy, grand rival à droite du Premier ministre dans la perspective de la présidentielle de 2007, estime « qu’une vraie négociation doit s’engager sans préalable » car « la situation actuelle est porteuse de trop de dangers ». Son conseiller politique, le député Patrick Devedjian, a affirmé que « 90 % du groupe parlementaire UMP s’est prononcé en faveur de la suspension » du CPE, un contrat réservé aux moins de 26 ans qui permet de licencier pendant deux ans sans justification. La crise sociale « se double d’une crise politique, qui met Dominique de Villepin et Jacques Chirac dans une situation des plus inconfortables pour ne pas dire ingérables », selon le quotidien économique Les Échos. Les risques de dérapage du conflit ont été à nouveau soulignés par les violents incidents impliquant des casseurs souvent venus de banlieue, qui ont éclaté mardi en marge des manifestations dans plusieurs villes de province et à Paris, où un policier a été grièvement blessé. Quelque 2 500 personnes ont été interpellées depuis le début de la contestation, il y a deux mois, sur le CPE, dont près de 500 mardi à Paris, selon le directeur général de la police, Michel Gaudin.

Au lendemain d’une journée de mobilisation sans précédent en France contre le contrat-jeunes, le président Jacques Chirac était sous pression hier pour intervenir afin d’obliger le Premier ministre Dominique de Villepin à lâcher du lest. Confronté à ces appels, M. Chirac a décidé de s’exprimer « dans les prochains jours » sur le contrat première embauche (CPE) à...