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Ce soir, à 20h30, « Quoi de neuf ? Mozart » Rendez-vous avec Piat, le conteur passionné

Après avoir présenté au théâtre de Paris, en compagnie d’une troupe de 21 acteurs et durant toute la saison 2005, la pièce Amadeus, tirée de l’œuvre de l’auteur anglais Peter Shaffer, Jean Piat revient avec une autre conception du spectacle. Un projet qui l’a immédiatement séduit par son originalité et sa nouveauté et qu’il a monté et adapté seul, dans un cadre différent.« Une recette, dira-t-il, concoctée à ma manière dans mon propre mixer, avec tous les ingrédients recueillis des extraits de la pièce de Shaffer, du film et de certains livres choisis. » En baskets, pantalon gris (d’un gris tendresse et non de grisaille) assorti à un pull blanc et une chemise bleu clair (de la couleur de ses yeux), Jean Piat répète son monologue Quoi de neuf ? Mozart, qu’il est venu présenter dans le cadre du Festival al-Bustan. Quelques instants plus tard, face à la baie vitrée de l’hôtel, il dira : « Ce paysage n’est-il pas merveilleux ? » À cet instant précis, on comprend tout. Dans cet émerveillement spontané, se lit la passion qui a accompagné le comédien tout au long de sa vie. Une passion-moteur. Au fil des ans, le Lagardère fougueux, le Cyrano au fier panache, le grossier et ardent Robert d’Artois a su garder, malgré les déceptions du métier et les aigreurs de la vie, cette flamme qui brille dans ses yeux clairs. Toujours prêt à s’embraser pour un projet théâtral qui lui permettra de marteler ou de moduler sa voix. Pour un roman où il pourra ciseler ses mots qu’il aime tant. Ou même pour une cause, afin de partager, avec un ami, ses rêves (l’adaptation de Kfarsama du père Mansour Labaki), Piat le passionné n’a pas pris une ride. Monologue Quoi de neuf ? Mozart est un aparté intimiste entre Saliéri et son public. Dans cette quasi-confession, le compositeur italien, maître de chapelle à la cour de Vienne, raconte, pendant plus d’une heure, l’enfant prodigue et le génie Mozart, admiré par lui, mais mal reconnu par la cour de l’empereur Joseph II. Devenu Saliéri pour les besoins d’une nuit, Piat va interroger l’assistance. À la question de savoir « Pourquoi m’accuse-t-on d’avoir empoisonné Mozart alors que j’ai enseigné à son fils la musique ?», le comédien aborde à sa façon l’injuste accusation portée contre Saliéri. D’abord rumeur, grossie plus tard par la nouvelle de Pouchkine, elle est devenue avec le temps certitude, voire vérité historique. Pendant plus de soixante minutes de monologue, le comédien remonte les aiguilles du temps et évoque cette rivalité entre les deux grands compositeurs de l’époque. Ténor du verbe, Jean Piat tente à sa manière de transgresser les limites du temps pour donner à cette pièce son souffle d’humanité. Car à travers l’histoire de cette rivalité, ce sont les tourments d’un homme à plaindre qui sont mis en scène. « On doit des égards aux vivants. On ne doit aux morts que la vérité », dit Voltaire « Le spectacle n’est pas tant de restituer la vérité concernant la mort de Mozart ou de réhabiliter la musique de Saliéri, affirme le comédien. Cela a d’ailleurs été fait récemment au cours de différentes manifestations littéraires et musicales. La soprano Cécilia Bartoldi a dernièrement remis à l’ordre du jour les grandes œuvres du compositeur italien. Pour moi, il s’agissait au contraire d’illustrer, à travers cette histoire, un être tourmenté et ravagé par l’envie et la jalousie. » Qui mieux que lui pouvait assurer ce rôle intemporel à la mesure de sa passion ? Enfin, on pourrait citer à nouveau Voltaire qui disait, par la voix de Zadig : « Ce sont les vents qui enflent les voiles du vaisseau ; ils le submergent quelques fois, mais sans eux, il ne pourrait voguer. » Bon vent M. Piat ! Colette KHALAF

Après avoir présenté au théâtre de Paris, en compagnie d’une troupe de 21 acteurs et durant toute la saison 2005, la pièce Amadeus, tirée de l’œuvre de l’auteur anglais Peter Shaffer, Jean Piat revient avec une autre conception du spectacle. Un projet qui l’a immédiatement séduit par son originalité et sa nouveauté et qu’il a monté et adapté seul, dans un...