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Le mouvement islamiste tente de réduire ses divergences avec Abbas à la veille de l’investiture de son gouvernement Le Hamas attend des pays arabes une aide de 170 millions de dollars par mois

À la veille de l’investiture de son gouvernement par le Conseil législatif (Parlement) palestinien, le Hamas tentait hier de minimiser ses divergences avec l’Autorité palestinienne. Parallèlement, le mouvement islamiste palestinien a révélé hier qu’il attendait des pays arabes une aide mensuelle de 170 millions de dollars pour l’Autorité, soit plus du triple de l’engagement que ces pays avaient pris l’an dernier, et qu’ils n’ont pas tenu. «Le montant mensuel requis est de 170 millions de dollars, dont 115 millions de dollars pour les salaires », a déclaré hier le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, lors d’une conférence de presse à Koweït, en réponse à une question sur l’aide financière qu’il avait demandée aux gouvernements arabes. « C’est bien sûr un montant considérable, bien plus important que les 55 millions de dollars » décidés par le sommet arabe d’Alger en 2005, a-t-il poursuivi. D’autant que cet objectif n’a pas été atteint. « Nous espérons que nos frères arabes nous fourniront cette aide dès que possible (...) parce que les salaires de février de nombreux employés n’ont pas encore été payés », a ajouté M. Mechaal. À la lumière de ces chiffres, l’objectif du Hamas apparaît donc particulièrement ambitieux. M. Mechaal, qui effectue depuis plusieurs semaines une tournée dans la région, se montre toutefois optimiste. « La position des capitales arabes et musulmanes que nous avons visitées a été positive », a-t-il déclaré. « Nous avons confiance dans la position arabe et, si Dieu le veut, le sommet arabe (qui s’ouvre mardi à Khartoum, NDLR) publiera une déclaration claire pour fixer l’importance de cette aide financière », a-t-il dit, tout en ajoutant que le Hamas avait été tenu à l’écart du sommet, alors qu’il souhaitait y participer. Pour l’instant, les ministres arabes des Affaires étrangères réunis hier dans la capitale soudanaise se sont contentés d’adopter un projet de résolution qui confirme la poursuite du soutien financier arabe aux Palestiniens conformément aux décisions des précédents sommets. À Khartoum, le ministre palestinien sortant du Trésor, Mazen Sankrat, avait toutefois souligné samedi que l’Autorité n’avait reçu « que le tiers des 660 M USD promis par les Arabes au cours des 12 derniers mois ». Les membres de la Ligue appellent également la communauté internationale à « poursuivre ses aides financières à l’Autorité palestinienne », et refusent « tout prétexte » pour arrêter ces aides. L’Union européenne, principal bailleur de fonds de l’Autorité, et les États-Unis menacent en effet de revoir leur aide à l’Autorité palestinienne si le Hamas ne renonce pas à la violence et ne reconnaît pas Israël. À ce sujet, M. Mechaal a néanmoins affirmé hier que certains pays européens, qu’il n’a pas nommés, « nous ont envoyé des signes indiquant qu’ils continueraient à soutenir des projets » dans les Territoires. Le Premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh a, pour sa part, déclaré dans une interview accordée à Radio France Internationale (RFI) que « l’aide européenne au peuple palestinien doit se poursuivre afin de protéger les intérêts européens dans la région ». Le Hamas s’est par ailleurs efforcé, avant l’investiture de son gouvernement, de minimiser les éventuels conflits avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui a lancé une mise en garde voilée au mouvement islamiste. « Nous ne pouvons pas nous mettre d’accord sur un programme commun du jour au lendemain, mais les intérêts palestiniens nous poussent à trouver des terrains d’entente », a affirmé à l’AFP le porte-parole parlementaire du Hamas, Salah Bardawil. Selon lui, le Premier ministre désigné prononcera « un long discours » dans lequel figurera la question des « accords, des engagements et des décisions internationales et de l’Organisation de libération de la Palestine » (OLP). Hier, M. Abbas a indiqué qu’il ne s’opposerait pas à l’investiture, mais a prévenu le Hamas que « le choix démocratique ne signifie pas un renoncement aux engagements légaux et politiques de l’Autorité palestinienne et de l’OLP, l’unique représentant légal du peuple palestinien ». M. Abbas reproche au Hamas de ne pas reconnaître la prééminence de l’OLP. Plus direct encore, il avait adressé, samedi, une lettre au futur Premier ministre dans laquelle il soulignait qu’il pourrait le révoquer à tout moment, comme le lui en donne le droit la Loi fondamentale palestinienne, mais au prix d’une grave crise politique.

À la veille de l’investiture de son gouvernement par le Conseil législatif (Parlement) palestinien, le Hamas tentait hier de minimiser ses divergences avec l’Autorité palestinienne. Parallèlement, le mouvement islamiste palestinien a révélé hier qu’il attendait des pays arabes une aide mensuelle de 170 millions de dollars pour l’Autorité, soit plus du triple de l’engagement...