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Actualités - CHRONOLOGIE

France - Sarkozy déterminé à pourchasser les fauteurs de troubles Le dialogue entre Villepin et les leaders syndicaux échoue au lendemain de violentes manifestations

Une rencontre hier entre le Premier ministre français Dominique de Villepin et les syndicats s’est achevée sur un échec, chacun campant sur ses positions sur le contrat-jeunes au lendemain de nouvelles manifestations qui ont dégénéré en violents affrontements. Au cours de cette rencontre, la première depuis le début de la crise il y a deux mois, M. de Villepin a réitéré son refus de retirer le contrat première embauche (CPE) qui a suscité une vaste fronde sociale. Selon Bernard Thibault, leader de la CGT (premier syndicat du pays), les dirigeants des cinq principales organisations syndicales reçues pendant une heure à Matignon sont restés unanimes à considérer le retrait comme la « seule réponse possible » à la crise actuelle. Ils ont maintenu leur appel à une journée de grèves et de manifestations mardi, qui risque de paralyser le pays. M. de Villepin a déclaré de son côté qu’il s’agissait d’une « première étape » et qu’il souhaitait poursuivre les discussions « dans les prochains jours » avec les syndicats. Il a aussi indiqué qu’il allait rencontrer aujourd’hui les organisations d’étudiants. Hier soir, la confédération étudiante, syndicat minoritaire mais très impliqué dans le mouvement anti-CPE, a décliné l’invitation, alors que la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) et l’Union nationale interuniversitaire (UNI) ont indiqué qu’elles s’y rendraient. L’UNEF, principal syndicat étudiant, et des syndicats lycéens s’interrogeaient toujours en soirée. Les leaders syndicaux avaient dénoncé, dès leur arrivée à Matignon, des propos tenus par le président Jacques Chirac en marge du sommet européen de Bruxelles, selon lesquels la loi ayant institué le CPE devait « être appliquée ». L’urgence d’une sortie de crise a été soulignée par l’ampleur des heurts ayant opposé jeudi soir des centaines de casseurs aux forces de l’ordre près de la prestigieuse place des Invalides à Paris, à la fin d’une manifestation regroupant plus de 20 000 étudiants et lycéens. Le rectorat de Paris a, en outre, déploré hier le « saccage » des locaux de l’École des Hautes Études en sciences sociales par un groupe de 72 occupants, délogés au petit matin par les forces de l’ordre. Le porte-parole du recteur de Paris, qui s’est rendu sur place après l’évacuation, a déclaré qu’il s’agissait « des mêmes individus qui ont dégradé l’université de la Sorbonne ». La police a procédé à plus de 600 arrestations à travers la France, où d’autres incidents violents ont éclaté. M. Chirac a demandé que les casseurs soient « poursuivis et punis avec toute la sévérité nécessaire ». Le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, qui a pris ses distances avec M. de Villepin en l’appelant au dialogue, a d’ailleurs lancé une nouvelle mise en garde : « Les manifestations que nous connaissons depuis quelques semaines sont en train de changer de visage », a-t-il déclaré en demandant aux forces de l’ordre de « pourchasser » les fauteurs de troubles. Rival du Premier ministre dans la course à la présidentielle de 2007, M. Sarkozy avait déjà déclaré craindre que les manifestations d’étudiants et de lycéens ne « réveillent l’agitation dans les banlieues », où se multiplient les incidents en marge du mouvement anti-CPE. Parallèlement, la mobilisation des étudiants et des lycées se poursuit. Une soixantaine d’universités sur 84 sont touchées par des mouvements de grève ou de blocage, ainsi que de très nombreux lycées.
Une rencontre hier entre le Premier ministre français Dominique de Villepin et les syndicats s’est achevée sur un échec, chacun campant sur ses positions sur le contrat-jeunes au lendemain de nouvelles manifestations qui ont dégénéré en violents affrontements. Au cours de cette rencontre, la première depuis le début de la crise il y a deux mois, M. de Villepin a réitéré...