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Triste journée

Ma main écrit sur une simple feuille blanche, mais elle ne le devrait pas. Votre histoire mérite un support plus noble, un support éternel pour ne pas oublier un jour la souffrance... Oui mais que choisir ? Une branche de cèdre ? Ce symbole, si malmené lui-même, pourra-t-il supporter un tel fardeau de tristesse ? Je te laisserai donc en paix, bel arbre de mon pays. Je ne peux t’offrir en ce jour si poignant que mes larmes et ma reconnaissance pour ta majesté. Une aile d’ange ? Si j’en trouve une, c’est signe que son porteur n’est plus là... Ce petit être d’amour et de paix ne pourra plus me servir de messager. Est-il allé, diminué, chercher des cieux plus cléments ? Un rameau d’olivier ? Petit compagnon de Dame Colombe, je pourrais bien verser mes mots sur toi, oui, tu en seras le gardien digne de confiance. J’écris, j’écris, je cherche... Je pense avoir trouvé : ma feuille ferait bien l’affaire après tout, elle sera le témoin de ma sincère compassion. Je m’adresse à vous, martyrs du champ d’honneur...Comme ce dernier mot fait mal, si mal. Ailleurs symbole de joie et de bien-être, ici, si dur à supporter. Vous avez eu droit en ce jour à des médailles. Les avez-vous sentis ces bouts de métal et de tissu nous montrant comme l’hommage est faible devant votre sacrifice si immense ? Vos os meurtris ont plus d’éclat et de valeur à mes yeux, ils sont là pour nous rappeler que vous êtes tombés, victimes de sombres manigances, vous si beaux, si jeunes, si remplis de fougue. Une cause juste donne des ailes, les vôtres ont été brisées à coup d’injustice et les nôtres rangées de force... Mais les bourreaux ignorent que les ailes de la liberté repoussent et, à ce moment-là, elles deviennent aussi redoutables que la plus acérée des armes. Vous étiez là près de vos proches, près de nous. Les saisons qui revenaient, les fleurs qui repoussaient, le soleil qui éclairait votre dernière demeure, les étoiles qui revenaient chaque nuit, la pluie qui se mélangeait à votre sang. Pourquoi nous ont-ils caché votre présence ? Je pense que la scène était pour eux normale : des soldats en uniforme, unis dans la même foi en un Liban meilleur, étaient chez eux, en rang comme tous leurs camarades. Ils ne savaient pas que vous dormiez du sommeil du juste, mais de nombreuses personnes étaient au courant et cela est impardonnable... Léna NJEIM
Ma main écrit sur une simple feuille blanche, mais elle ne le devrait pas. Votre histoire mérite un support plus noble, un support éternel pour ne pas oublier un jour la souffrance... Oui mais que choisir ?
Une branche de cèdre ?
Ce symbole, si malmené lui-même, pourra-t-il supporter un tel fardeau de tristesse ? Je te laisserai donc en paix, bel arbre de mon pays. Je ne peux...