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Actualités - CHRONOLOGIE

CIMAISES Une exposition à Chantilly pour réhabiliter la réputation du portraitiste français Daniel Dumonstier, «le plus grand crayonneur d’Europe»

Après avoir rendu visite au roi, tous les grands personnages passaient, dit-on, dans son cabinet se faire portraiturer: Daniel Dumonstier (1574-1646), dessinateur méconnu aujourd’hui, était à sa mort considéré comme «le plus grand crayonneur d’Europe». Le musée Condé du château de Chantilly en France présente, jusqu’au 26 juin, la première exposition jamais consacrée au portraitiste. L’exposition, organisée dans le cadre de la Semaine du dessin qui démarre à Paris, est également liée au lancement du premier catalogue raisonné de l’œuvre du portraitiste, réalisé par Daniel Lecœur et édité par la maison Arthena. 80 dessins, dont 30 proviennent de la collection du musée, restaurés pour l’occasion, les autres de la BNF (Bibliothèque nationale de France) et du musée du Louvre, sont rassemblés dans une exposition au parcours chronologique qui constitue le trombinoscope des grands personnages du temps. Le portrait de Louis XIII, jeune homme de 20 ans, accueille le visiteur, accompagné de celui de Gabrielle d’Estrées, celle qu’Henri IV n’épousa pas. Il y a aussi le célèbre duc de Buckingham, ou Boukinkan, selon son identification de l’époque, la maréchale d’Ancre, plus connue sous le nom de la détestée Léonora Galigai, épouse Concini et sœur de lait de Marie de Médicis, des archevêques, des marquis et de délicieux visages d’enfants. Les portraits, le plus souvent de trois quarts, sont coupés à mi-buste, donnant toute son importance au visage du sujet, rehaussé de sanguine, de pastel ou de craies de couleur. Dumonstier «rompt avec le portrait dessiné du XVIe siècle», explique M. Lecœur. «Il se devait d’assurer la ressemblance du modèle, mais il connaissait aussi le souci qu’avait la cour de paraître. Ses portraits sont à la fois le reflet de la dimension sociale du sujet, sans renoncer à la vérité de la représentation», ajoute-t-il. Le dessinateur a acquis définitivement son style vers 1610 et «a gardé toujours la même façon de travailler, qui devient même un peu monotone. Ses portraits ne se modifient que par le changement de mode des coiffures ou des vêtements», ajoute le spécialiste qui a lui-même réattribué ou redaté des feuilles de l’artiste. Fils et petit-fils de portraitistes originaires de Normandie, Daniel Dumonstier était aussi une «personnalité pittoresque», ajoute M. Lecœur, un curieux, amateur de livres et de musique, ami du poète Malherbe et auteur lui-même de rimes paillardes.
Après avoir rendu visite au roi, tous les grands personnages passaient, dit-on, dans son cabinet se faire portraiturer: Daniel Dumonstier (1574-1646), dessinateur méconnu aujourd’hui, était à sa mort considéré comme «le plus grand crayonneur d’Europe».
Le musée Condé du château de Chantilly en France présente, jusqu’au 26 juin, la première exposition jamais consacrée au...