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Actualités - CHRONOLOGIE

FRANCOPHONIE - La compagnie Alis, au CCF, présente un nouveau concept «La langue coupée en 2», ou la manipulation des mots

Dans le cadre des Journées de la francophonie, la compagnie Alis a présenté, au CCF, un spectacle à l’allure de conférence. Pendant une soixantaine de minutes, Pierre Fourny (un des fondateurs de la compagnie) a emporté un public, à la fois ébahi et ravi, dans les champs sémantiques de la langue de Molière. Le spectacle a eu lieu en présence de l’ambassadeur de France, M. Bernard Émié, accompagné de M.Yves Daudigny, président du Conseil général de l’Aisne, ainsi que de nombreuses personnalités. Prenant la parole avant le spectacle, M. Bernard Émié a remercié le ministre de la Culture, M. Tarek Mitri, pour son initiative, sans laquelle cet ambitieux programme n’aurait pas vu le jour. Il a également remercié M.Yves Daudigny qui a collaboré à mettre en place une partie de ce programme. Mettant l’accent sur l’importance de ce véhicule de culture et d’idées qu’est la francophonie, il a enfin présenté le programme de la semaine riche en manifestations. Bricoleurs d’imaginaire La compagnie Alis a vu le jour il y a vingt ans. Les fondateurs Pierre Fourny et Dominique Soria ont réussi, depuis, à développer un univers particulier indéfinissable. Ils aiment à se définir comme une «machine poétique à créer des signes». C’est dans le cadre de cette lexicologie particulière, qui s’affirme sur scène à l’aide d’ingrédients textuels et visuels, que Pierre Fourny a présenté au public un spectacle d’une heure à la limite de l’illusionnisme. Mêlant la fable à l’histoire, le sérieux à l’humour, le réel à l’absurde, La langue coupée en 2 est un spectacle qui déroute, enchante et subjugue. Sophistiqué et habile, l’exercice auquel va se livrer l’opérateur de signes ressemble à une formidable gymnastique. Tel un funambule, il assure l’équilibre sur son fil et une parfaite maîtrise de son vocable. Jonglant avec les voyelles et les consonnes, il évite subtilement les écueils. Ainsi, il ne tombera pas dans le piège des calembours. Car, en effet, s’il s’agit d’un jeu avec les mots, un exercice loin d’être un jeu de mots. Pierre Fourny a réussi à réinventer la langue, sa propre langue, et à mettre l’accent sur son importance et sur sa décadence. Mais il a aussi réinventé les signes. En les hachant, les décortiquant, les coupant au rasoir, horizontalement et verticalement, il a présenté son propre alphabet qu’il va baptiser avec humour «Mimotisme» (du terme moitié du mot). Bienvenue chez les « mimotistes » Quelle géniale astuce! Quelle épatante absurdité! Et quelle curieuse machine poétique! Les yeux rivés sur les plaquettes en bois et le tableau noir que présente l’artiste et qui affichent le déroulement d’une pensée, le public suit les élucubrations terminologiques de Fourny, tel le premier homme qui a découvert l’alphabet. Il le suit comme la petite Alice de Lewis Carroll. Pierre Fourny va l’introduire dans son propre miroir afin de renverser l’usuel, le commun. Extraire, inverser, renverser, mais aussi restructurer le mot, tel est l’objectif de la compagnie Alis qui vise, dans l’opération de découpage de la langue, à lui restituer sa richesse, sa beauté et son sens. «Est-ce une fumisterie?» interroge l’artiste, et voilà que l’audience retombe sur terre après avoir plané dans les hautes sphères idiomatiques. Et c’est alors qu’on est prêt à répondre à sa question. Non, personne dans la salle ne regardera plus le mot écrit de la même façon qu’il le voyait avant le spectacle. Colette KHALAF
Dans le cadre des Journées de la francophonie, la compagnie Alis a présenté, au CCF, un spectacle à l’allure de conférence. Pendant une soixantaine de minutes, Pierre Fourny (un des fondateurs de la compagnie) a emporté un public, à la fois ébahi et ravi, dans les champs sémantiques de la langue de Molière.
Le spectacle a eu lieu en présence de l’ambassadeur de France,...