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Dialogue À Séville, imams et rabbins planchent sur un « plan d’action » pour la paix

Plus de 150 imams et rabbins venus du monde entier, notamment du Proche-Orient, poursuivaient hier à Séville en Espagne leurs discussions sur les moyens de travailler ensemble pour promouvoir la paix. Réunis en ateliers ou tables rondes, ces religieux se sont donné pour objectif de parvenir à élaborer d’ici à la fin de leurs travaux, demain, « un plan d’action », en particulier dans le domaine de l’éducation, explique Cyril Dion, un responsable de la fondation Hommes de parole, qui a lancé le projet. « L’année dernière, c’était la rencontre. Cette année, au travail », résume-t-il, soulignant la présence à Séville d’une délégation d’une vingtaine de personnes venues de Gaza. Le premier congrès mondial des imams et rabbins pour la paix s’était tenu en janvier 2005 à Bruxelles. Cette fois-ci, à Séville, les participants doivent déboucher sur des propositions concrètes de travail en commun qui feront l’objet d’un suivi, notamment le lancement d’un observatoire international interreligieux. Pour le mettre en place, le congrès, qui compte parmi ses partenaires la Fondation des trois cultures (créée à l’initiative du Maroc et de l’Andalousie), la Fondation Edmond de Rothschild, la Fondation Ford, le Qatar et la Kingdom Holding Company du prince saoudien al- Walid ben Talal, utilise une technique de travail dite « Open Space » qui permet aux participants d’élaborer leurs propres thématiques afin de mieux les engager. Durant la cérémonie d’ouverture dimanche soir, le grand rabbin de Norvège, Michael Melchior, également membre de la Knesset, a ainsi évoqué son projet Mosaica, lancé depuis deux ans auprès de 15 000 élèves d’écoles de Jérusalem sur le contenu des ouvrages scolaires afin de « briser les stéréotypes » réciproques des musulmans et des juifs. Symbole de cette volonté d’impliquer les jeunes, une vingtaine d’étudiants d’écoles rabbiniques et coraniques, venus d’Israël, des Pays-Bas ou de New York pour les apprentis rabbins, des territoires palestiniens et même d’Iran pour les apprentis imams, ont été invités au congrès. Sayyed Hadi Ghazvini, étudiant à Qom (Iran), est le fils d’un imam d’origine irakienne dont la communauté rassemble plus de 10 000 personnes à Los Angeles, selon M. Dion. Cinq jeunes d’écoles rabbiniques en Israël ont bénéficié d’un report spécial de quinze jours de leurs examens pour pouvoir venir à Séville. Les organisateurs de la rencontre ont souligné dimanche soir, à une semaine des élections israéliennes, l’urgence d’une action commune des hommes de religion pour la paix et contre l’extrémisme dans le monde, malgré la tension qui prévaut notamment au Proche-Orient. « Nos religions ont été prises en otages, a ainsi dit le conseiller du roi du Maroc, André Azoulay, soulignant le poids symbolique de Séville pour le dialogue judéo-musulman. Il faut que nous soyons à la hauteur de nos ancêtres. » Le grand rabbin d’Israël, Yona Metzger, a pour sa part regretté le silence de la « majorité modérée » chez les musulmans, demandant : « Pourquoi vous taisez-vous quand Ben Laden se permet de parler au nom de l’islam ? » L’imam de Gaza, Imad al-Falouji, venu à la tête d’une délégation d’une vingtaine d’imams et de personnalités, a pour sa part insisté sur la nécessité d’une compréhension réciproque : « Nous devons réaliser un dialogue responsable et sérieux, a-t-il dit. Je m’engage à ressentir ce que ressentent les autres s’ils s’engagent aussi à ressentir ce que moi je ressens. » Laurence CHABERT/AFP

Plus de 150 imams et rabbins venus du monde entier, notamment du Proche-Orient, poursuivaient hier à Séville en Espagne leurs discussions sur les moyens de travailler ensemble pour promouvoir la paix.
Réunis en ateliers ou tables rondes, ces religieux se sont donné pour objectif de parvenir à élaborer d’ici à la fin de leurs travaux, demain, « un plan d’action », en particulier...