Rechercher
Rechercher

Actualités

Grande-Bretagne - Les médias appellent le Premier ministre à quitter rapidement le pouvoir Prêts secrets : Blair tente de reprendre la main

Le Premier ministre britannique Tony Blair, mis à mal dans les médias de son pays dont certains l’appellent à quitter rapidement le pouvoir, a tenté hier de reprendre la main dans l’affaire des prêts secrets à son parti en proposant de modifier la loi pour une plus grande transparence. Le Labour (Parti travailliste, centre-gauche) a publié dans l’après-midi la liste des douze hommes d’affaires lui ayant prêté des millions de livres. Il a par ailleurs proposé un amendement parlementaire qui obligerait tous les partis à déclarer les prêts qui leur sont consentis – la législation actuelle n’oblige qu’à déclarer les dons. La formation au pouvoir a reconnu la semaine dernière avoir reçu près de 14 millions de livres (20 millions d’euros) en prêts légaux, mais consentis secrètement par de riches donateurs. M. Blair admet de son côté avoir proposé les noms de plusieurs de ces bienfaiteurs pour un siège chez les Lords, mais il nie l’existence d’un rapport entre les prêts et les propositions. Les douze hommes d’affaires nommés hier par le Labour, dont plusieurs avaient déjà été identifiés par la presse durant le week-end, ont donné au parti entre 250 000 livres (400 000 euros) et 2,3 millions de livres (3,5 millions d’euros) l’an dernier. Parmi eux figurent des promoteurs immobiliers, ou encore David Sainsbury, héritier de l’une des plus importantes chaînes de supermarchés du pays. Lord Sainsbury, qui a donné 2 millions de livres (3 millions d’euros), est au ministère de l’Industrie depuis 1998. Au même moment, Charles Falconer, le ministre de la Justice, soumettait à la Chambre des lords un amendement à la loi électorale visant à contraindre les partis à déclarer à l’avenir les prêts qu’ils recevront. « C’est un problème qui affecte tous les partis », a opportunément rappelé lord Falconer, demandant que soit trouvée « une solution qui permette la transparence et l’équité ». Le chef des conservateurs, David Cameron, a proposé de son côté l’interdiction de tous les dons supérieurs à 50 000 livres (75 000 euros). L’affaire en cours a semblé jusqu’à présent confirmer l’affaiblissement de la position de Tony Blair, embarrassé par l’affaire des prêts, mais aussi par l’indiscipline de son parti et par son impopularité personnelle. La semaine dernière, une fronde de 52 députés travaillistes l’a ainsi forcé, pour la première fois, à compter sur l’opposition conservatrice pour faire adopter la loi sur la réforme de l’éducation, qui lui tient très à cœur. Trois journaux ont depuis suggéré qu’il quitte le pouvoir dès cette année. Vendredi, l’hebdomadaire libéral The Economist conseillait à Tony Blair de céder le pouvoir s’il ne disposait plus de l’autorité nécessaire pour faire passer ses réformes. Samedi, The Independent (gauche) envisageait lui aussi un départ précoce de Tony Blair, sur fond d’une guerre d’Irak « qui hantera pour toujours la réputation de ce Premier ministre ». « Il doit partir cette année », a enfin demandé hier The Guardian (centre-gauche) : « Plus il attend, plus il aura de problèmes, et plus son parti, le pays et sa réputation en souffriront. » D’après ces trois journaux, M. Blair joue aujourd’hui le bilan qu’il laissera entre les mains de Gordon Brown, son dauphin et ministre des Finances, qui, depuis des années, attend dans les coulisses pour lui succéder. La cote de Tony Blair est également à un plus bas historique : 36 % des Britanniques approuvent son action, contre 61 % d’opinions négatives, selon un sondage publié dimanche dans le Sunday Times. La moitié des Britanniques veulent que Tony Blair quitte ses fonctions dans les 12 mois à venir au plus tard, selon les résultats d’une autre enquête pour la BBC, publiée hier.
Le Premier ministre britannique Tony Blair, mis à mal dans les médias de son pays dont certains l’appellent à quitter rapidement le pouvoir, a tenté hier de reprendre la main dans l’affaire des prêts secrets à son parti en proposant de modifier la loi pour une plus grande transparence. Le Labour (Parti travailliste, centre-gauche) a publié dans l’après-midi la liste des douze hommes...