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Loukachenko réélu avec plus de 82 % des voix, l’Occident critique sévèrement le scrutin L’opposition bélarusse réclame une nouvelle présidentielle

L’opposition bélarusse a manifesté à nouveau hier soir à Minsk contre la réélection du président Alexandre Loukachenko, jugée par ailleurs « non conforme aux normes internationales » par les observateurs occidentaux. Entre 3 000 et 4 000 manifestants se trouvaient sur la place d’Octobre hier soir, dans le centre de la capitale Minsk, pour une deuxième soirée de manifestation à l’appel de l’opposition bélarusse. Agitant des drapeaux bleus étoilés de l’Union européenne de même que l’ancien drapeau national bélarusse rouge et blanc, ils attendaient l’arrivée du principal candidat de l’opposition, Alexandre Milinkevitch. Ce dernier, qui a dénoncé une « farce » électorale, réclame un nouveau scrutin après la réélection de M. Loukachenko avec plus de 82 % des voix, et veut lancer un mouvement de protestation sur le modèle de la Révolution orange en Ukraine L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui avait déployé près de 500 observateurs, a jugé ce scrutin « non conforme aux normes internationales » et dénoncé la vague d’arrestations pendant la campagne. L’OSCE s’est notamment inquiétée des déclarations du KGB « accusant l’opposition et la société civile de préparer un coup d’État et les comparant à des terroristes », ce qui a créé « un climat d’intimidation et d’insécurité ». Ce n’est pas l’opinion du président russe, Vladimir Poutine, qui a félicité son homologue pour sa réélection. « Les résultats du scrutin montrent la confiance accordée par les électeurs à la politique que vous menez », a écrit le président russe dans un message à M. Loukachenko. Mais l’Union européenne devrait adopter dans les prochaines semaines de nouvelles sanctions ciblées contre le régime de Minsk. « L’UE envisage de prendre des mesures restrictives contre ceux qui sont responsables de certaines actions pendant le processus électoral », a déclaré le chef de la diplomatie autrichienne Ursula Plassnik, dont le pays assure la présidence de l’Union. « Dans un pays où les libertés d’expression et d’association sont si totalement et violemment supprimées, une élection n’est pas un exercice démocratique, c’est une farce », a en outre déploré Terry Davis, secrétaire général du Conseil de l’Europe. Et Washington a émis des doutes sur les circonstances du vote bélarusse. « Les actes du gouvernement bélarusse avant l’élection étaient de toute évidence en contradiction avec un engagement en faveur d’une élection (présidentielle) libre et juste », a dit un responsable du département d’État, sous couvert d’anonymat. Ces réactions n’ont pas paru émouvoir le président Loukachenko, qui s’est félicité d’avoir déjoué une révolution, défiant les pays occidentaux, qu’il a accusés d’avoir tenté de le renverser. « La révolution qui avait été tant annoncée et tant préparée a échoué. Il ne pouvait pas en être autrement », a affirmé Alexandre Loukachenko lors d’une conférence de presse au palais de la République, sur la place d’Octobre où, la veille, l’opposition avait mobilisé 10 000 personnes malgré les menaces du pouvoir. « Le peuple a montré qui est le maître ici », a ajouté M. Loukachenko, se félicitant de sa réélection « malgré les diktats de l’étranger », et accusant comme à son habitude Washington, Bruxelles et Varsovie d’avoir voulu le détrôner. Il a minimisé les menaces de sanctions supplémentaires de Bruxelles. « Nous sommes déjà isolés », a-t-il dit. Au pouvoir depuis douze ans, dans cette ex-république soviétique coincée entre la Pologne et la Russie, M. Loukachenko a été réélu pour cinq ans avec 82,6 % de voix, selon des résultats quasi définitifs. Soit un score encore plus élevé que les 75 % qu’il avait obtenus à la présidentielle de 2001. Selon la commission électorale, le principal candidat de l’opposition, Alexandre Milinkevitch, a remporté 6 % des suffrages, l’opposant Alexandre Kozouline 2,3 % et Sergueï Gaïdoukevitch, un proche du pouvoir, 3,5 %. La campagne électorale a été marquée par la mise en prison de plusieurs dizaines de membres de l’état-major de M. Milinkevitch et de centaines d’activistes et par une intense opération médiatique en vue de présenter l’opposition comme extrémiste.

L’opposition bélarusse a manifesté à nouveau hier soir à Minsk contre la réélection du président Alexandre Loukachenko, jugée par ailleurs « non conforme aux normes internationales » par les observateurs occidentaux.

Entre 3 000 et 4 000 manifestants se trouvaient sur la place d’Octobre hier soir, dans le centre de la capitale Minsk, pour une deuxième soirée de manifestation...