EXPOSITIONS À l’ADG jusqu’au 31 mars L’être et le néant de Gulène Der Boghossian

Les sculptures en bronze de Gulène Der Boghossian exposées à la salle de l’ADG jusqu’au 31 mars s’articulent sur une seule thématique. Celle de l’être, de son appartenance au genre humain, de sa présence et de son absence. Sur des formes allongées et aériennes, l’artiste parvient à reproduire la confusion des sentiments et les grandes étapes de la vie (de la naissance à la mort, en passant par la maternité). Gulène Der Boghossian est née dans une famille d’artistes. De son enfance, elle garde le souvenir d’une petite fille peuplant son propre univers avec des personnages qu’elle fabriquait elle-même. Il était donc naturel pour cette artiste de suivre la voie tracée par ses parents. Cependant, le choix de la sculpture à une époque (1970) où seule l’Université libanaise l’enseignait en section indépendante n’était pas évident. «Malheureusement, dit-elle, cette section fut fermée quatre ans plus tard. J’ai donc réussi, avec quatre autres élèves, à obtenir le dernier diplôme en sculpture décerné par cette université.» Un stage effectué à Paris, au musée Bourdelle, viendra couronner ses études universitaires. Aujourd’hui infatigable, Gulène Der Boghossian partage son temps entre la sculpture, les expositions et l’enseignement universitaire. Comme une orfèvre, elle cisèle ses œuvres et les façonne jusqu’à ce que terre glaise, marbre ou bronze se matérialisent en formes diverses. Femme portant son bébé ou ballerine; femme en position de lecture ou femme énigmatique; autant de personnages qui ont un jour croisé son chemin et qui ont retenu son attention. Les lignes et les courbes de ses œuvres modèlent l’espace et, dans une symbolique toute particulière, créent une symbiose entre présence et absence. Der Boghossian réussit ainsi à figer l’instant présent et à le sublimer dans sa propre réalité. C.K.