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Actualités - CHRONOLOGIE

De la tragédie à la comédie humaine Les sorties de la semaine

kkk Match Point, de Woody Allen Changement de lieu, de musique et d’ambiance pour le nouveau Woody Allen: Londres remplace New York, l’opéra supplante le jazz, le ton se veut excessivement noir et le cinéaste s’efface derrière la caméra. Le film se veut extrêmement classique dans la forme et dans le fond. Outre la Tate Modern et le Royal Opera House, l’histoire et les personnages évoluent dans des décors naturels. Aucun artifice ne vient donc perturber l’atmosphère générale. Malgré ces nouveautés, nous retrouvons les incontournables héros «alleniens», à savoir des personnages issus de la bourgeoisie et qui se démarquent par leur élégance, leur raffinement et leur goût pointu pour l’art (ici la musique et la peinture). Mais revenons brièvement sur l’histoire du film: professeur de tennis dans un club huppé de Londres, Chris gagne l’amitié d’un jeune homme de la haute société anglaise, puis l’amour de sa sœur. Concours de chance ou de circonstance, il entre presque malgré lui dans ce cercle fermé, profitant d’une réussite soudaine à laquelle il n’a pas grand mérite. Allen insiste sur le caractère unique de la chance. Dans Match Point, la balle atterrit dans le mauvais côté du terrain, aidant le personnage le plus sombre. À l’image du Rastignac de Balzac, Chris est prêt à tout pour protéger sa place de privilégié. Il enterre son innocence et se pervertit par souci de reconnaissance et de succès. Que ce soit à travers la personnalité du héros, les morceaux de musique choisis (Una furtiva lagrima de Donizetti), les choix scénaristiques (les apparitions finales renvoient aux grandes tragédies grecques), Allen se tourne vers le classique. La noirceur de l’histoire se reflète également dans les plans qui multiplient les silhouettes en contre-jour, devant des fenêtres ou des baies vitrées. On apprécie l’intelligence de la forme, du fond, des dialogues, de la morale. Un ensemble porté par une palette de personnages travaillés avec une précision inouïe, car le cinéaste ne délaisse aucun détail. Au même titre que l’intéressant contraste entre la très fine Emily Mortimer et la pulpeuse Scarlett Johansson, Woody Allen joue de la ressemblance physique entre cette dernière et Jonathan Rhys-Meyers. Expérience londonienne donc totalement réussie pour le cinéaste. Mais pour déguster pleinement ce sombre conte moral, encore faut-il rester attentif afin de ne laisser échapper aucune symbolique, aucune pensée, aucune image, car rien n’est choisi au hasard chez Allen. Espace, Freeway, Empire ABC/Sofil/Dunes/ Galaxy/St-Élie k Sabah, de Ruba Nadda Elle (Arsinée Khanjian) est musulmane pratiquante, d’origine syrienne, lui (Shawn Doyle) est canadien sans croyance particulière. Le film suit leur rencontre, leur amour. Voici le pitch de la comédie dramatique multiculturelle de Ruba Nadda. La cinéaste présente deux mondes diamétralement opposés qui apprennent à s’accepter, à se tolérer, à se comprendre pour finalement s’embrasser (au sens propre comme au sens figuré). Sabah parle également de la liberté des femmes dans le monde musulman. Des thèmes lourds et importants que Nadda aborde sur le ton de la comédie. Si le contenu et les idées sont nobles, la réalisatrice minimalise un sujet bien trop complexe. Ainsi, dans son monde enchanteur, une famille musulmane, pourtant décrite comme «stricte», remettra facilement en cause ses convictions, un frère oppresseur lâchera du lest et un mariage arrangé se transformera en mariage d’amour. On aurait pourtant aimé y croire… Concorde, Abraj, Zouk k Stay, de Marc Forster Le touche-à-tout Marc Forster (Monster’s Ball, Finding Neverland) s’attaque cette fois au thriller psychologique. Ce film d’atmosphère, entre rêve et réalité, nous plonge dans un monde aussi cauchemardesque que paranoïaque. Un jeune étudiant dépressif (Ryan Golsing) annonce à son psychiatre (Ewan McGregor) son suicide imminent. Le compte à rebours est lancé. Les secondes, les minutes se succèdent et le spectateur suit, attentif, le combat mental de deux hommes perdus dans ce qui semble être un univers parallèle. À base de flash-back, de rêves, d’hallucinations, de plans répétés, de lieux labyrinthiques, Stay brouille volontairement les pistes, nous forçant ainsi à chercher le pourquoi du comment. Une caméra ultrastylée et des acteurs fort investis défendent un film dénué de toute logique et qui cultive malheureusement trop l’onirisme et l’illusion, finissant par se perdre et, finalement, nous perdre. N’est pas Lynch qui veut. Empire Sodeco/Galaxy Sorties prévues pour le jeudi 23/03/2006 (sous réserves) : - The Pink Panther, de Shawn Levy, avec Steven Martin, Jean Reno, Kevin Kline et Beyoncé Knowles. - The Descent, de Neil Marshall, avec Shauna MacDonald, Natalie Mendoza et Alex Reid.
kkk Match Point,

de Woody Allen

Changement de lieu, de musique et d’ambiance pour le nouveau Woody Allen: Londres remplace New York, l’opéra supplante le jazz, le ton se veut excessivement noir et le cinéaste s’efface derrière la caméra. Le film se veut extrêmement classique dans la forme et dans le fond. Outre la Tate Modern et le Royal Opera House,...