Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - Peintures et carnets d’artiste, jusqu’au 25 mars, à la galerie Agial Samir Khaddaje: la puissance dramatique au bout du pinceau…

«Celui qui peint est dans le mouvement, dans la vie», affirme Samir Khaddaje, qui expose à la galerie Agial (rue Abdel-Aziz), jusqu’au 25 mars, une vingtaine de peintures à l’acrylique et quelques carnets d’artiste. Des œuvres plus «traditionnelles» que celles auxquelles cet artiste à la production démesurée (dans tous les sens du terme) nous avait habitués. En effet, les trois précédentes expositions de Samir Khaddaje s’articulaient autour d’installations gigantesques. Cette fois, c’est à un «Khaddaje intime» qu’est convié le public. Intime, car cette exposition, rassemblant des pièces de petit (10 x 15 pour les carnets) et moyen format (65 x 60), dévoile l’univers quotidien et l’intériorité de ce peintre à la sensibilité écorchée. En effet, les portraits, les paysages, les natures mortes et les scènes nocturnes accrochés aux cimaises sont à la fois le reflet de l’environnement de l’artiste libanais, installé depuis 1990 en France, et l’expression de sa tension intérieure. Des peintures qui crient… D’une veine expressionniste intense, ces peintures, au chromatisme violent et contrasté, aux lignes denses et aux touches impétueuses, expriment une angoisse incommensurable. Comme c’est le cas, notamment, de la série de personnages – croisés, sans doute, dans la rue ou dans les couloirs de l’hôpital, dans son sous-sol où Khadajje avait son atelier – qu’il représente sans complaisance, mais avec une empathie douloureuse. Des faciès tourmentés, aux regards fiévreux, inquiets, méfiants, hallucinés, aux rictus grotesques…les portraits de Kahddage sont des peintures qui crient. Même ses pots de fleurs sont pathétiquement tordus et déformés. Et, cependant, dans ce chaos et ce tumulte tempétueux, la composition reste d’un équilibre magistral. Éden et damnation La dizaine de carnets d’artiste (sur papier indien) de petite dimension (10 x 15 cm en moyenne), foisonnant de dessins à l’encre et à l’acrylique, n’est pas moins remarquable. D’une part, deux petits livres-accordéons, qui présentent, l’un une succession d’images mystiques reproduites dans une gamme de tonalité éteinte, et l’autre un enchevêtrement de dessins hautement colorés qui suggèrent des scènes où se confondent éden et damnation. Et des carnets plus classiques, révélant tantôt un côté tendre, plus serein et «ensoleillé», à l’instar des cartes postales de parcs où Khaddaje aime à se promener, ou encore du livre de Margarette (présenté ici en fac-similé) qui raconte l’histoire d’une prostituée africaine, morte du sida, que l’artiste a connue à l’hôpital. Et d’autres évocateurs d’une sensualité inquiète, qui semble enveloppée par les forces mystérieuses et terrifiantes du subconscient. Comme ces sortes d’agendas en peinture où, entre deux dessins sereins, se faufilent monstres et démons. Deux pièces à part: deux Livres de Chartres (également présentés dans le cadre de cette exposition en fac-similé), dans lesquels l’artiste rend magnifiquement les lumières et les silences de ce monument. Des portraits de la folie ordinaire aux paysages d’Aubervilliers, où il vit, en passant par des représentations où mysticisme, humanisme, enfer et damnation se mélangent, la peinture de Samir Khaddaje est tirée de la vie, de tous les aspects de sa vie, physique ou psychique. D’une puissance dramatique fascinante, elle est la libre expression d’une sensibilité tourmentée, s’exaltant au contact de la détresse humaine… Insensibles s’abstenir! Zéna ZALZAL
«Celui qui peint est dans le mouvement, dans la vie», affirme Samir Khaddaje, qui expose à la galerie Agial (rue Abdel-Aziz), jusqu’au 25 mars, une vingtaine de peintures à l’acrylique et quelques carnets d’artiste.

Des œuvres plus «traditionnelles» que celles auxquelles cet artiste à la production démesurée (dans tous les sens du terme) nous avait habitués. En...