Rechercher
Rechercher

Actualités

EXPOSITION - À la galerie Aïda Cherfan, jusqu’au 31 mars Marcello Carrozzini à la recherche du paradis perdu

Sur fond de rouge passion et autres teintes puissantes, des personnages contemporains et mythologiques s’affichent dans une posture lascive sur les cimaises de la galerie Aïda Cherfan, Fine Art. Ce sont Les anges déchus de Marcello Carrozzini. Un univers qui se déploie jusqu’au 31 mars, à mi-chemin entre le réel et l’irréel. Le regard est tout de suite interpellé, séduit, happé par ces personnages au profil sans identité. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Ils ont l’air d’être tombés d’un autre ciel. L’œil égaré et perdu, ils semblent s’interroger et interroger autour d’eux. Leurs corps alanguis et leurs yeux semi-ouverts ou fermés traduisent une certaine irréalité. Ils sont à la recherche d’un monde spirituel perdu. Immergeant le spectateur dans un ensemble métaphorique de compositions, le peintre et illustrateur, né à Sassari (Italie), crée un monde onirique. «“Ces anges déchus” (car ce sont bien des anges), c’est un peu nous-mêmes, confie Carrozzini. À cheval entre deux siècles, nous tentons de retrouver notre monde et de reconstituer les valeurs qui ont été perdues.» Pour y parvenir, l’artiste inonde ses toiles, grand format, sous un flot de couleurs fortes. «La couleur, dit-il, est essentielle dans mes œuvres. C’est elle qui véhicule toutes les pulsions. Je me dois donc de la reproduire d’une manière authentique sans trahir sa mission.» Le règne de la couleur L’artiste néoromantique va ainsi mélanger les teintes, juxtaposer les couches complémentaires et les hacher, les sculpter à coups de pinceaux. Dans ce véritable corps à corps qui s’engage, l’ombre et la lumière surgissent aussitôt. «J’ai la nostalgie d’un certain passé, avoue l’artiste, et mon bagage culturel se reflète à travers mes œuvres. Enfant de la Sardaigne, je suis dans une quête constante de la lumière et, plus précisément, de la bonne lumière.» Tout en respectant les règles de techniques classiques, ses espaces picturaux subissent l’influence du théâtre et de la publicité. Entre réel et irréel Dans le surdimensionnement des personnages et leur besoin de sortir du cadre, l’artiste se veut contemporain. Quant à la théâtralité, elle est traduite par l’exagération des caractères et la symbolique qu’ils entraînent ainsi que par les objets éparpillés sur fond de tentures à motifs ou de voiles transparents. Les surfaces pâteuses, où s’étalent les couleurs dans une dynamique vivante, laissent entrevoir, parfois, une des ombres d’ailes, allusion à ces anges déchus dont il est question. Madame Butterfly, La dame de Shanghai ou encore ce Point de non-retour, autant d’œuvres qui reproduisent des personnages puisés dans le réel et l’imagination. L’art de Marcello Carrozzini est un «art populaire», comme il le dit si bien avec son accent italien. Il ne s’adresse pas aux grands critiques, ni à une certaine élite, mais à toutes les personnes désireuses de lire cette esthétique tellement évocatrice. Pudique et n’utilisant pas son art comme objet de thérapie, l’artiste sonde les âmes et, par touches délicates et suggestives, recrée un monde de lumière peuplé d’hommes mi-anges, mi-humains. Un monde que chacun aspire à connaître ou qu’il a probablement connu dans le sommeil profond des rêves. Colette KHALAF
Sur fond de rouge passion et autres teintes puissantes, des personnages contemporains et mythologiques s’affichent dans une posture lascive sur les cimaises de la galerie Aïda Cherfan, Fine Art. Ce sont Les anges déchus de Marcello Carrozzini. Un univers qui se déploie jusqu’au 31 mars, à mi-chemin entre le réel et l’irréel.
Le regard est tout de suite interpellé, séduit, happé...