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Actualités - CHRONOLOGIE

THÉÂTRE - Au Monnot, jusqu’au 25 mars, une pièce de Didier Caron, mise en scène par Nadine Mokdessi « Un vrai bonheur » : noces en zone de turbulences…

«Un vrai bonheur» ! Le quatorzième spectacle de l’atelier de théâtre Nadine Mokdessi porte bien son nom. Du rire, du rythme, des répliques qui font mouche et des comédiens épatants… Tous les ingrédients du parfait divertissement sont réunis dans cette petite pièce parisienne signée Didier Caron et malicieusement intitulée «Un vrai bonheur». On en sort la mine réjouie et le sourire aux lèvres. Le sujet ? Le mariage. Un thème qui fait les beaux jours des planches beyrouthines ces jours-ci, à défaut de concrétiser le bonheur des couples ! Et pour cause, l’« honorable institution » est le noyau de cette comédie « drôle-amère » qui, derrière un ton rigolard et cocasse, cache une réflexion sur l’engagement, le couple et l’amour. Pourquoi se marie-t-on ? Par béguin, faiblesse ou naïveté ? Qu’est-ce qui maintient le lien conjugal ? L’habitude, le sexe, la peur de la solitude ? Qu’est-ce qu’un couple ? La rencontre de deux névroses ? Un homme peut-il tromper sa femme et continuer à l’aimer ? Des interrogations, parmi d’autres, qui sous-tendent les tribulations des protagonistes de la pièce, que présente Nadine Mokdessi au théâtre Monnot, jusqu’au 25 mars. La trame Une bande d’amis et de parents célèbrent les noces de Mathilde (Ghada Abdel Sater) et Christophe (Sélim Mouzannar). La soirée de mariage bat son plein. La mariée est belle, l’époux très amoureux, le cadre romantique (jolie façade de maison cossue en décor)… Bref, tout respire le « vrai bonheur ». Sauf qu’à la faveur d’une interruption du courant électrique, l’ex-petit ami de la mariée lui avoue qu’il l’a toujours aimée. Le mariage s’en trouve menacé. Dans le jardin, où Mathilde se réfugie pour cacher son trouble, commence alors un ballet de va-et-vient des convives qui, l’alcool aidant, vont déballer, à tout vent, leur vie : infidélités, frustrations, désamour, mensonges, rancœurs et regrets…Tout y passe et, notamment, une galerie de portraits de couples d’un réalisme cru. En tête de liste : Yvonne et Jean. Un duo désopilant, formé par deux piliers du théâtre de Mokdessi, les excellents Manal Yaacoub et Joe Abi Aad. Elle, en prototype de l’épouse dépressive et étouffante, et lui, « timide, lâche avec un pourcentage de confiance en moi aussi important qu’un yaourt à zéro degré de matières grasses ». Puis Patrice (l’hilarant Mario Thoumy), le « Casanova de banlieue », séducteur en série, qui profite de la soirée pour draguer tout ce qui porte une jupe… avant de perdre de sa superbe face aux révélations de sa coquine de femme (Déborah Pharès). Yvan (Henri Bacha, très convaincant en homme infidèle, hésitant et lâche) et sa maîtresse France (Josiane Riachi au jeu subtil), qui rêve de se faire épouser. ll y a aussi Cécile, la célibataire (magnifiquement campée par Léa Abi Nader) qui, sous ses airs bravaches et ses propos cyniques, reste un cœur à prendre. Sans oublier la mère de la mariée (Elsa el-Hage, très drôle), une enquiquineuse de première, qui ne supporte pas de voir son ex-mari au bras d’une jeunette… Oreilles chastes s’abstenir ! Tout ce beau monde va se côtoyer, s’ébrouer, se séduire, se confronter dans une valse effrénée de mots truculents, de réparties assassines, de propos osés et de confidences grivoises (pouvant choquer certaines oreilles chastes !), qui vont détruire, l’un après l’autre, tous les clichés du mariage. Si les dialogues de cette comédie contemporaine sont vifs et percutants, ils s’accordent parfaitement avec un jeu d’acteurs enlevé. Des interprétations réellement impeccables. Tous ceux qui ont suivi le parcours de l’atelier de théâtre Nadine Mokdessi s’accorderont pour dire que cette troupe d’amateurs se bonifie, de spectacle en spectacle. Et c’est vraiment sans complaisance aucune que l’on peut soutenir ici que tous les comédiens de cette pièce, brillamment dirigés par Nadine Mokdessi, offrent au public une heure trente de Vrai bonheur ! Faut-il encore le signaler ? Le bénévolat de cette troupe est désormais de notoriété publique. Cette fois encore, comme les treize autres précédentes, tous ceux qui ont participé à ce spectacle (de la metteuse en scène aux comédiens, en passant par les techniciens) ont apporté leur contribution de manière totalement gracieuse. Et les recettes de la pièce – qui tiendra les planches durant trois semaines– seront, comme il est désormais de tradition, reversées au profit d’associations humanitaires. En l’occurrence : Oumnia, arcenciel et Irap. Interprètes et techniciens Les 12 comédiens sur scène sont, par ordre alphabétique, Ghada Abdel Sater, Joe Abi Aad, Léa Abi Nader, Karim Azar, Henri Bacha, Elsa el-Hajj, Ali Katibi, Sélim Mouzannar, Déborah Pharès, Josiane Riachi, Mario Thoumy et, « last but not least », Manal Yaacoub. Le décor est signé Abboudy Homsi, mais les trompe-l’œil Brigitte van Laethum, les costumes, comme toujours, Souad Challita, l’éclairage Hagop der Ghougassian, le graphisme des cartons et affiches Déborah Pharès et le dessin Oudad Kheir. Zéna ZALZAL Billets en vente au Trading Places (Sodeco Square). Tél. : 01/611600.
«Un vrai bonheur» ! Le quatorzième spectacle de l’atelier de théâtre Nadine Mokdessi porte bien son nom. Du rire, du rythme, des répliques qui font mouche et des comédiens épatants… Tous les ingrédients du parfait divertissement sont réunis dans cette petite pièce parisienne signée Didier Caron et malicieusement intitulée «Un vrai bonheur». On en sort la mine...