Pour un président libanais et libre

La bataille pour évincer le président Émile Lahoud du palais de Baabda bat son plein. Les forces du 14 Mars considèrent cette bataille comme prioritaire, éclipsant tout autre sujet politique, économique, social. Malgré les multiples critiques – par ailleurs justifiées – concernant la ligne de conduite suivie par le chef de l’État, de nombreux points d’interrogation ne cessent de se poser quant aux développements dont nous sommes témoins. Notamment : – Est-ce que la communauté chrétienne – et spécialement les maronites – s’est-elle entendue sur un candidat unique à la présidence de la République ? – Pour qu’il puisse gouverner efficacement le pays, le futur président ne devrait-il pas être unanimement reconnu comme intègre, politiquement indépendant et d’abord purement et uniquement libanais ? – Et encore, les chrétiens, dans l’état actuel des choses, ne risquent-ils pas d’être entraînés dans des luttes intestines au profit d’autres partis et mouvements libanais ou même étrangers, qui les ignoreront une fois arrivés à leurs buts et imposeront leur propre candidat à la première magistrature de l’État ? Ces questions, nous les posons non pas pour défendre le président Émile Lahoud, mais pour éviter un scénario similaire à celui survenu en 1990 et dont le pays continue de subir les conséquences néfastes : l’émigration intensive des jeunes, les multiples divisions au sein de la communauté chrétienne, la paralysie catastrophique des institutions politiques, économiques et autres. Le Liban a besoin, aujourd’hui plus que jamais auparavant, d’un président fort, intègre, libre de tout lien, qui puisse rendre à la République le prestige dont elle jouissait avant les accords de Taëf en 1989 et 1990. Gabriel Jean CHAMI