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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - À la galerie Janine Rubeiz, jusqu’au 23 mars Les fusains d’Edgard Mazigi: sous le sceau du mystère…

Intensité, ambiguïté, mystère. Les dessins au fusain d’Edgard Mazigi, qu’expose la galerie Janine Rubeiz (Raouché), oscillent entre univers de contes et images en provenance de l’inconscient. Une atmosphère diffuse d’irréalité se dégage des personnages et paysages, en noir et blanc, qui se déploient sur plus de trente-six tableaux de grand, moyen et petit formats. Nées de l’imagination de l’artiste, des scènes indéfinies, un peu étranges et se déroulant le plus souvent dans des forêts, des clairières, des bosquets, des sentiers, sont dominées par une étrange tension. Habités par des personnages solitaires ou en «groupes anonymes», ces paysages – d’un noir charbonneux traversé de blanc fulgurant comme la lumière – semblent retenir les silhouettes dans une sorte d’isolement. Captif et contemplatif tout à la fois. Une «densité» qui ne s’explique pas uniquement par l’effet dramatique du noir et blanc ou par l’emploi du gros fusain – «qui permet de ne pas s’attacher aux petits détails, mais d’aller plutôt du général au particulier», signale-t-il –, mais qu’il faut rechercher aussi dans la source «inconsciente» de ces images et dans l’état de «quasi-transe» de Mazigi au travail. Jaillissement libre «Je m’attelle à un dessin sans aucune idée préalable, explique l’artiste. Je commence par faire des marques dans toutes les directions, de manière un peu abstraite, puis je suis un rythme intuitivement, sans avoir aucune idée de l’image finale.» Ce jaillissement libre du dessin, Edgard Mazigi l’explique par «des images qui me viennent de l’enfance ou est-ce alors une certaine nostalgie qui me guide», dit-il, perplexe. Toujours est-il qu’il affirme le vivre comme «un bonheur, une méditation, une prière». Né en 1955, ingénieur textile de formation, Edgard Mazigi a abandonné, dans les années quatre-vingt-dix, une carrière prospère, pour entreprendre des études artistiques. Trois ans de formation à la New York School of Drawing, Painting and Sculpture, au cours desquels il va acquérir l’habitude de peindre et dessiner quotidiennement plus de huit heures par jour. De retour à Beyrouth en 1999, il se consacre totalement à l’art et intègre progressivement le circuit des expositions. Il a, à son actif, de nombreuses expositions collectives, au Liban comme aux États-Unis et en Irlande, ainsi que deux participations (en 2004 et 2005) au Salon d’automne du musée Sursock. Il y a moins de deux ans, il avait présenté, à la galerie Aïda Cherfan, une sélection de natures mortes en couleurs. Des peintures qui portaient déjà le sceau du mystère qui signe la facture de ses œuvres. Une remarque qui le comble d’aise, car il estime que «la vraie beauté est toujours accompagnée d’une impression de mystère et d’un sens du sacré». Des tableaux qui, jouant sur la dualité entre règles de la perspective et surface plate de la toile ou du papier, exigent du temps pour livrer toutes leurs facettes. «Plus on les regarde et plus on y trouve des choses.» À vous d’aller y voir de plus près. Jusqu’au 23 mars. Zéna ZALZAL

Intensité, ambiguïté, mystère. Les dessins au fusain d’Edgard Mazigi, qu’expose la galerie Janine Rubeiz (Raouché), oscillent entre univers de contes et images en provenance de l’inconscient. Une atmosphère diffuse d’irréalité se dégage des personnages et paysages, en noir et blanc, qui se déploient sur plus de trente-six tableaux de grand, moyen et petit...