Une importante délégation d’une quinzaine d’hommes d’affaires et de quatre ministres accompagne le président français Chirac en Arabie : armements et commerce

Le président français Jacques Chirac a entamé sa visite d’État de trois jours à Ryad par un dîner suivi d’un entretien hier soir avec le souverain saoudien Abdallah ben Abdel Aziz. Jacques Chirac est arrivé hier après-midi à l’aéroport de Ryad, accompagné notamment de quatre ministres (Affaires étrangères, Défense, Économie et Commerce extérieur). Il a été accueilli par le roi Abdallah et a passé en revue les troupes avant de gagner le Palais des hôtes, son lieu de résidence durant son séjour. D’importantes forces de sécurité avaient été déployées à Ryad, à l’occasion de cette visite, plusieurs hélicoptères militaires survolant la ville et l’aéroport. L’Arabie saoudite, théâtre d’une vague d’attaques terroristes depuis mai 2003, a lancé une guerre sans merci aux islamistes radicaux d’« el-Qaëda dans la péninsule arabique », la section saoudienne du réseau. L’avion de l’épouse de Jacques Chirac, Bernadette, s’est posé environ une demi-heure après celui du président français, avec également à son bord des parlementaires français et des représentants du monde des affaires, dont la présidente du patronat français Medef Laurence Parisot. Une importante délégation d’une quinzaine d’hommes d’affaires représentant certains des plus gros groupes français, dont Total, Dassault et Thalès, participe à cette visite et a assisté hier matin à un débat au siège de l’Autorité générale saoudienne pour les investissements, un organisme public chargé de promouvoir les investissements étrangers dans le royaume. M. Chirac doit évoquer avec ses interlocuteurs des projets de coopération en matière de défense, notamment la fourniture d’un important système de surveillance électronique des frontières (projet Miksa) ainsi que l’éventuelle vente d’avions de combat Rafale, fabriqués par le groupe Dassault. Le porte-parole de la présidence française, Jérôme Bonnafont, avait toutefois averti jeudi qu’aucune « cérémonie de signature d’accord (n’était) prévue au cours de cette visite ». Ainsi, si le PDG du groupe d’électronique de défense Thales, Denis Ranque, a estimé que les discussions sur le projet Miksa « progresseraient » et que « ce dossier sera évoqué » lors de cette visite, il a reconnu qu’il serait « surpris » si un accord était conclu au terme de la visite présidentielle. C’est la quatrième fois que le président Chirac se rend en Arabie saoudite. La précédente s’était produite le 2 août dernier, lorsqu’il était venu présenter les condoléances de la France au nouveau souverain après le décès du roi Fahd. Dans une interview au journal al-Hayat, il a de nouveau condamné hier « les provocations manifestes » à l’égard des musulmans, dans l’affaire des caricatures de Mohammad, tout en ajoutant que les violences contre les Européens n’étaient pas acceptables. Il a aussi souligné hier dans l’interview que « les violences qui sont exercées à l’encontre de ressortissants européens ou de missions diplomatiques ne sont pas acceptables et doivent être condamnées ».