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Aoun vs Geagea : la rivalité impardonnable

Déjà pour le titre c’est un dilemme! Commencer par l’un ou par l’autre tient du drame cornélien. C’est dire combien cette rivalité tient à qui veut passer avant. Impensable comme argument et pourtant ô combien révélateur de la démagogie qui le commande. J’ai choisi l’ordre alphabétique. Selon la chaîne qui les cite, ils passent toujours l’un après l’autre. Pendant quinze ans, le temps s’est-il arrêté ? N’ont-ils rien appris ? N’ont-il pas encore compris ? N’avons-nous rien appris ? N’avons-nous pas encore compris ? Pourtant le prix de cette rivalité a été trop lourd pour les chrétiens d’abord, mais aussi pour tout le Liban. Qu’est-ce donc qui les sépare ? Chacun de son côté est fier du 14 mars 2005. Chacun prétend en être l’artisan principal. Chacun en revendique la paternité. Quel affront à notre intelligence ! Messieurs, ne vous en déplaise, cet événement appartient au seul peuple libanais. Votre contribution, avec celle d’autres responsables, n’a été que le simple fait de votre accord entre vous sur les mêmes buts. Pour la première fois de l’histoire moderne du Liban, vous étiez tous ensemble avec des revendications claires et nettes. Le peuple a répondu : « Présent ». Parce que, pour une fois, vous ne lui avez pas menti. Parce que, pour la première fois, vous n’avez pas essayé d’être plus intelligents que lui. Parce que vous ne l’êtes pas. Aoun, Geagea, Hariri, Joumblatt, Kornet Chehwane… (encore par ordre alphabétique, excusez-moi si j’en oublie), vous étiez tous sincères avec le peuple. Il vous a répondu en ce fameux 14 mars 2005. Cette date lui appartient à lui. Personne d’entre vous n’a le droit de la revendiquer. Encore plus, vous n’avez pas le droit d’en faire un objet de marchandage. Ce peuple a réagi spontanément et même naïvement, mais il a réagi. Vous en avez eu peur et vous n’osez même pas vous l’avouer. Avant cet événement, je considérais le peuple libanais comme responsable de ses propres malheurs à cause de son apathie, que certains appellent à tort son adaptabilité. Mais depuis, vous êtes seuls responsables de toutes les morts, de toutes les destructions. Pour en revenir à cette rivalité particulière Aoun /Geagea, on reprend les mêmes et ils recommencent ! Mêmes acteurs, même scénario. Mais pourquoi ? Quel prix devons-nous encore payer ? Vos partisans ne constituent qu’une partie minime du peuple. Vous vous en contentez pour nourrir vos aspirations personnelles, faisant fi du reste du peuple qui constitue la majorité écrasante qu’on appelait silencieuse. Mais attention, elle ne l’est plus ! Qu’est-ce qui vous oppose ? Qu’est-ce qui vous sépare ? Les arguments que vous étalez emphatiquement sur nos écrans ne sont que démagogie pure pour nourrir chacun le culte de sa personne, ô combien éphémère face à l’avenir d’un pays. Cessez de rejeter la faute sur les autres, Libanais et/ou étrangers. C’est vous qui en êtes responsables. Mon général, on a voulu réduire votre dimension nationale. On a voulu réduire le nombre de vos députés. On a voulu vous isoler. On a voulu vous contourner. On a voulu minimiser votre représentativité. Ya Hakim, on a voulu vous donner un siège parlementaire en moins. On a voulu vous isoler de vos partenaires. On a voulu réduire votre popularité. On a voulu ne pas vous payer en fonction de vos souffrances. Qu’est-ce qui vous sépare ? Qu’est-ce qui vous oppose ? De grâce répondez à ces questions. Le 14 mars 2005, nous avons mérité d’avoir des réponses convaincantes. Des réponses qui ne tiennent pas au culte de votre personne. Des réponses qui montrent clairement vos différences, même minimes, dans vos visions du Liban futur. Mais de grâce, n’insultez plus notre intelligence par : « Nous avons le même but, mais nous ne sommes pas d’accord sur les moyens. » Nous sommes le 14 mars 2005 ! Nous ne sommes pas des partisans aveugles. Nous avons le droit de savoir. Nous sommes vos otages. De quel droit pouvez-vous disposer de notre avenir sans nous en rendre compte ? Vous soutenez que le peuple a répondu dans les urnes, mais selon une loi électorale injuste. Cet argument n’est pas probant et n’explique pas vos divergences. Vous prétendez que vos représentativités respectives, le peuple vous les a accordées. Mais ce peuple a encore réagi à vos manipulations. C’est peut-être là son erreur. Même le patriarche en a pâti. Ce peuple, cessez de l’utiliser comme monnaie d’échange pour vos satisfactions personnelles. Notre erreur serait-elle de vous donner une seconde chance ? Il ne tient qu’à vous et seulement à vous de réparer ce que vous avez détruit. Le résultat déjà sensible de vos dissensions se ressent fortement au niveau de vos partisans. Ils sont à couteaux tirés ! Vous prétendez combattre pour le futur de cette génération que vous aveuglez par votre démagogie ! Osez ! Agissez ! Changez ! Unissez-vous à n’importe quel prix ! Cessez de penser à vous ! Pensez à nous ! C’est alors que le 14 Mars dont vous vous gargarisez sera notre quotidien. C’est alors que notre confiance en vous sera méritée et que vous pourrez en disposer. C’est alors que vous pourrez prétendre travailler pour le Liban. C’est alors que vous serez des personnages aussi importants l’un que l’autre. C’est alors que le peuple, tout le peuple et pas seulement vos partisans qui en sont une partie infime, sera avec vous. C’est alors que vous aurez dépassé votre mégalomanie. C’est alors que vous serez des leaders. Ce n’est ni le Courant du futur, ni le Parti socialiste progressiste, ni Kornet Chehwane qui vous en empêchent. Ce n’est pas non plus le président Lahoud, ni le Hezbollah, ni Amal, ni les Syriens, ni les Iraniens, ni les Français, ni les Américains qui vous séparent. Cessez de blâmer les autres en nous entraînant vers de nouvelles catastrophes. Les responsables, les seuls, c’est vous ! Prof. Nabih BADAWI Un Libanais de la majorité qui n’est plus silencieuse
Déjà pour le titre c’est un dilemme! Commencer par l’un ou par l’autre tient du drame cornélien. C’est dire combien cette rivalité tient à qui veut passer avant. Impensable comme argument et pourtant ô combien révélateur de la démagogie qui le commande. J’ai choisi l’ordre alphabétique.
Selon la chaîne qui les cite, ils passent toujours l’un après l’autre....