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Actualités - OPINION

De vous à nous

L’idée n’est pas neuve. En consultant les archives de ce journal – largement octogénaire, nous sommes fiers de le rappeler… – on retrouve une rubrique « Boîte aux lettres » qui remonte au tout début des années cinquante. Et des pages « courrier », il en existe dans pratiquement tous les journaux du monde, qu’ils soient quotidiens, hebdomadaires, mensuels ou périodiques. Tribune pour certains lecteurs, exutoire pour d’autres, elles représentent la plupart du temps une curiosité sur laquelle on jette un coup d’œil distrait, si l’on en a le temps, presque toujours alors qu’on est sur le point de refermer les feuilles de ce compagnon, devenu indispensable, de notre existence. N’hésitons pas à l’avouer : en relançant cette page que vous avez sous les yeux, amis lecteurs, deux fois par semaine, nous n’en soupçonnions pas l’impact, ni a fortiori l’importance qu’elle allait bien vite prendre. Aujourd’hui, ces colonnes qui vous sont ouvertes se sont rapidement transformées en véritable trait d’union qui vous relie d’abord entre vous, qui relie ensuite la grande famille des habitués de notre journal à celui-ci. C’est-à-dire, bien sûr, à chacun des membres de l’équipe qui le rédige. On le voit parfois à vos réactions face à un article, une nouvelle, ou même une photo. Il faudra bien qu’un jour, quelqu’un nous explique la mystérieuse alchimie qui naît ainsi, au fil des ans, qui fait de chacun d’entre vous un des nôtres et vice versa. C’est ainsi que se tissent des liens, plus forts de jour en jour, ne serait-ce que parce que, tous les matins à l’heure du café, vous nous invitez dans vos foyers, porteurs de ces nouvelles qui, bon gré mal gré, vont déterminer votre existence, ou plus modestement votre humeur à tout le moins pour les quelques heures qui viennent. Là intervient l’interconnexion qui s’établit entre vous et nous, quand le lecteur se fait journaliste, que celui-ci devient, aussi, lecteur pour deviner, devancer parfois les desiderata de celui-ci et les traduire en noir sur blanc. Vos lettres sont ainsi l’aboutissement logique de ce cheminement. « Homère est nouveau ce matin, et rien n’est peut-être aussi vieux que le journal d’aujourd’hui » : après l’avoir écrite, Charles Péguy aurait-il regretté cette petite phrase ? Il nous plaît de le croire. Tant il est vrai qu’en définitive, ce « vieux » journal, c’est tous les matins qu’il renaît, ayant à chaque fois retrouvé sa jeunesse. C. M.
L’idée n’est pas neuve. En consultant les archives de ce journal – largement octogénaire, nous sommes fiers de le rappeler… – on retrouve une rubrique « Boîte aux lettres » qui remonte au tout début des années cinquante. Et des pages « courrier », il en existe dans pratiquement tous les journaux du monde, qu’ils soient quotidiens, hebdomadaires, mensuels ou...