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EXPOSITION À l’ALBA, jusqu’au 4 mars Les «Empreintes» indélébiles de Béba Hamati

Ce n’est pas exactement une exposition, mais bien un parcours conceptuel que le public a la possibilité de voir à la salle polyvalente de l’ALBA. Un manifeste de vie, enrichi de toutes les expériences que Béba Hamati a mûries et qu’elle fait partager, aujourd’hui de retour à Beyrouth, dans un cadre strictement expérimental et universitaire. Le point de départ de ce travail se résume à très peu de choses. Une réflexion que l’artiste propose à ceux qui sont désireux de comprendre et d’explorer les méthodes non conventionnelles qu’elle a adoptées tout au long de ses travaux. Comment illustrer les empreintes humaines qui marquent la vie de chacun? Comment traduire ces moments imperceptibles aux yeux, qualifiés de «flottants», ou encore interpréter dans des œuvres matérielles ce moment de grâce, tellement immatériel et rare dans une vie. Combien sont-ils à n’avoir pas ressenti l’instant unique dans une vie, à n’avoir pas rencontré un être qui a marqué leur existence? La mémoire en images La réponse à cette question n’est pas parvenue simplement à l’esprit de Béba Hamati. C’est bien après avoir poursuivi des études de beaux-arts en 1979 à la LAU (Beyrouth), obtenu un certificat d’études appliquées à Londres et fait plusieurs navettes entre Dubaï et Singapour que l’artiste va se mettre au boulot. Et du pain sur la planche, elle en a ! Car rien n’est plus difficile que de contenir les émotions, de distiller les pulsions et de donner un moule aux sensations surtout que celles-ci ont été longtemps emmagasinées dans un esprit créateur. «Au début, les idées ont jailli comme un geyser, confie Hamati, installée actuellement à Dubaï. Ensuite, suivant le conseil d’une étudiante qui me proposait de déchirer ces œuvres pour en garder l’essentiel, je réalisais que ce que j’accomplissais était de l’inabouti. À partir d’un simple et jetable papier destiné à envelopper un sandwich, j’entamais un nouveau travail qui allait ouvrir la voie vers l’inexploré.» Et de poursuivre: «Les relations humaines ont toujours été pour moi une énigme. Expliquer ces fils sous-tendus entre les êtres, ces liens qui les attachent et les relient géographiquement et historiquement a toujours été mon souci. C’est le thème que je m’attelais à expliquer dans mes œuvres.» Le parcours conceptuel commence par le thème de simples empreintes digitales. Effectuées à partir des gribouillages de la souris d’un ordinateur, elles vont mener à toute une recherche dans le temps et l’espace. Parcours conceptuel Ils seront plusieurs à se reconnaître dans ces tranches de vie, dans ces éclats de mémoire présentés à travers différents matériaux et techniques. «Et surtout, précise-t-elle, à se souvenir que des millions d’êtres sur la planète Terre et à travers les âges ont ressenti la même chose. Car il faudra bien se rappeler qu’on est tous fait de poussière et que seule cette flamme interne peut nous rendre uniques aux yeux des autres.» Pour cristalliser le temps et le fixer, l’artiste a multiplié les moyens. En ajoutant de la résine et de la fibre de verre, elle a réussi à rendre permanentes et durables les surfaces grand format de papiers jetables. Préalablement juxtaposés, superposés, malaxés avec du café, de la cire et de l’encre, ils ont formé ces visages et ces expressions indissociables. Plus loin, une série d’autres œuvres suspendues par de simples fils semblent projeter leur propre lumière. Ce sont les visages que le temps ne peut effacer de la mémoire. Mais le parcours ne s’arrête pas là. On peut zigzaguer à travers les briques alignées sur le sol, images d’hommes sans identité. Essayer également de comprendre les installations interactives de moules en époxy qui ravivent la mémoire et ces écrans lumineux qui suscitent les illusions d’optique. À travers les circonvolutions et les strates de souvenirs, Béba Hamati parvient à faire tourner les moulins de la mémoire. Colette KHALAF
Ce n’est pas exactement une exposition, mais bien un parcours conceptuel que le public a la possibilité de voir à la salle polyvalente de l’ALBA. Un manifeste de vie, enrichi de toutes les expériences que Béba Hamati a mûries et qu’elle fait partager, aujourd’hui de retour à Beyrouth, dans un cadre strictement expérimental et universitaire.
Le point de départ de ce travail se...