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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION « Attar in Beirut » à l’Espace SD, jusqu’au 4 mars Archives sur toiles de Nedim Kufi

Par ses techniques multiples et la passerelle jetée entre passé et présent dans les œuvres présentées à l’Espace SD sous le thème de « Attar in Beirut », Nedim Kufi témoigne que l’art est un procédé en marche avec son temps, quels que soient son identité et son genre. Cet Irakien d’origine a plus d’une corde à son arc. De son parcours prolifique et jamais sédentaire (études de beaux-arts à Bagdad puis sculpture, design et graphisme en Hollande ), on retient cette qualité de rêveur qu’il mentionne au bas de sa fiche d’identité. C’est elle qui donne le ton à ses œuvres et une spécificité, qualifiant par là un art contemporain très attaché à ses racines. Pour l’artiste, actuellement établi en Hollande, le personnage d’épicier (en arabe attar) est le pilier de son travail qui a démarré à New York. Semblable à l’épicentre d’une capitale, à sa mémoire, il porte en lui les secrets des générations. Proche de toutes les catégories de la société qui viennent s’abriter entre ses étalages et partager ses histoires, le « attar » est également austère, sage et curieux. Tout comme l’art de Kufi. En effet, à travers les sensations olfactive, visuelle et tactile dont il se veut le vecteur, l’artiste brise la glace entre l’œuvre et le spectateur. « Toute personne est capable de lire et de comprendre l’art à condition seulement d’avoir cette confiance en soi », dit-il. À l’instar de l’épicier qui tisse des liens ténus qui résistent à l’érosion du temps, les toiles imaginatives de Kufi invitent à la participation, à l’interaction. Confronté à elles, le visiteur hésitant est tenté de les toucher pour aller plus loin dans leur lecture. Asymétrie et interaction Les suites géométriques et graphiques composées d’objets recueillis du quotidien et parsemés sur la toile (bouts de charbon, petits sacs de jute contenant graines et branchages ou encore savons odorants) semblent de prime abord similaires, voire déroutantes. Mais il suffit de plonger plus longuement son regard pour aller au-delà de la symétrie et comprendre que chaque élément est unique. Un peu comme une empreinte digitale. Selon un rythme ordonné ou plutôt un ordre rythmé, la répétition de ces éléments crée le courant entre la toile et le visiteur, achevant de faire de ce dernier un acteur à part entière. Une fois de plus, par analogie au attar (thème et fil conducteur de cette démarche artistique), un « répertoriage » oral s’installe. L’artiste devient ce détenteur d’archives sur toiles qui traversent les âges. Mysterious Archives, Chaos, Garden, ou Messages From Baghdad : autant d’œuvres colorées, hachées, mutilées, écorchées, mais également blanchies, lavées, embellies et qui témoignent de la richesse d’un peuple blessé et tourmenté. Un travail qui confirme la capacité de Nedim Kufi de créer un art reflétant son identité propre. Loin des clichés paralysants qui invitent à l’inertie, ses œuvres se positionnent fermement sur la voie de l’universalité. Colette KHALAF
Par ses techniques multiples et la passerelle jetée entre passé et présent dans les œuvres présentées à l’Espace SD sous le thème de « Attar in Beirut », Nedim Kufi témoigne que l’art est un procédé en marche avec son temps, quels que soient son identité et son genre.
Cet Irakien d’origine a plus d’une corde à son arc. De son parcours prolifique et jamais sédentaire...