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BRÉSIL - Plus d’une centaine d’artisans au service de 3 500 participants La «Cité de la samba», l’usine à rêves du Carnaval de Rio

La «Cité de la samba» de Rio de Janeiro, inaugurée cette année, regroupe pour la première fois les ateliers des quatorze grandes écoles de samba, véritable usine regroupant des centaines d’artisans chargés de préparer les défilés du plus grand carnaval du monde, dimanche et lundi. «Nous sommes une fabrique de carnavals. Nous embauchons même des ingénieurs», explique à l’AFP Nilton Perassio, président de l’école du Grande Rio, une des écoles qui s’affrontent pour le titre de championne du Carnaval 2006. Cent cinquante personnes y travaillent chaque jour, depuis plusieurs mois, la plupart recrutées dans le quartier pauvre de Duque de Caxias, dans la zone nord de Rio, berceau de l’école. «Plus que cinq jours!» peut-on lire sur une pancarte dans l’atelier de l’école Grande Rio dont le thème du défilé est l’Amazonie. Dans ce vaste bâtiment fonctionnel de 60 mètres de long sur 45 de large et 19 de hauteur, le compte à rebours a commencé pour terminer les chars allégoriques et les costumes des 3500 participants du défilé, danseurs, percussionnistes et musiciens. Comme dans tous les ateliers de la Cité de la samba, qui s’étend sur 130000m2 dans le quartier populaire de Gamboa, l’activité est incessante. Torse nu, les artisans s’affairent à coller ou souder les dix chars allégoriques, dont l’un représente le mythique Opéra de Manaus, situé au cœur de l’Amazonie. À l’étage, les couturières font les dernières retouches des costumes «dont certains ont demandé deux mois de travail», explique Nete, chef de la couture. Pour Perassio, la construction de la Cité de la samba, dans le quartier du port, dans laquelle la mairie a investi 102,6 millions de reals (47 millions de dollars), ne présente que des avantages. «Les nouveaux locaux sont beaucoup plus confortables, mieux aérés et plus sûrs que nos anciens “barracoes” (grands hangars) vétustes dispersés dans la ville», affirme Perassio, 35 ans de carnavals à son actif. «Avant, les barracoes étaient cédés par l’administration portuaire (DOCAS), qui pouvait les reprendre à tout moment. Nous n’avions aucune protection contre les incendies ou les inondations après les pluies tropicales», explique t-il. L’atelier est équipé d’un monte-charge, d’un espace pour la menuiserie, la charpenterie, la peinture. «Nous avons mis le paquet, plus de six millions de reals (près de 3 millions de dollars) dans notre défilé et avons bon espoir d’être champions », explique confiant Perassio, indiquant que «l’un des sponsors à été le gouvernement de l’État d’Amazonas» (nord du Brésil). Même satisfaction dans l’atelier de l’école de Vila Isabel. Avec la passerelle dominant l’atelier 15 mètres au-dessus du sol, Alexandre Mendonça Lozada, le «carnavalesque», le directeur artistique de cette école, peut enfin avoir une vue globale des chars allégoriques. «Pour la première fois nous pouvons avoir le même point de vue que celui qu’auront les jurés chargés de nous noter», lors du défilé sur le Sambodrome. Vila Isabel brillera cette année sur le Sambodrome en partie grâce aux pétrodollars du président Hugo Chavez, la compagnie pétrolière vénézuélienne PDVSA ayant fait don de 450000 dollars. Depuis les années 1990, en raison de l’explosion des coûts des luxueux défilés, les écoles de samba sont de plus en plus parrainées par des entreprises privées ou publiques et non plus par les seuls «bicheiros», propriétaires du «jogo do bicho», la mafia des jeux clandestins.
La «Cité de la samba» de Rio de Janeiro, inaugurée cette année, regroupe pour la première fois les ateliers des quatorze grandes écoles de samba, véritable usine regroupant des centaines d’artisans chargés de préparer les défilés du plus grand carnaval du monde, dimanche et lundi.
«Nous sommes une fabrique de carnavals. Nous embauchons même des ingénieurs», explique à l’AFP...