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Actualités - CHRONOLOGIE

PHOTO au Eddé Yard, jusqu’au 25 février Philippe Somnolet, un voyageur sédentaire

Dans le cadre de la Semaine lyonnaise organisée dans le vieux souk de Byblos, Philippe Somnolet, anthropologue de formation, expose une série de photographies prises lors de ses voyages à La Havane et au Népal, ainsi qu’un montage de textes et de photos exécuté avec une collègue, Laurence Morizet. Une manière à lui de rendre hommage au cinéma et à l’image tout en s’amusant. Philippe Somnolet n’est pas à son premier voyage au Liban. Ce jeune anthropologue, enseignant dans plusieurs universités de France, s’amuse parfois à sillonner le monde. Il lui vient à l’esprit, à son retour d’Inde, en 2001, de concevoir, en collaboration avec sa collègue, photographe professionnelle, une sorte de bande textes et images se dépliant telle une bobine cinématographique. Un travail commun exposé à la galerie Gibran Lebanon (Eddé Yard), où des phrases parcourent le rouleau transparent accroché sous cette série de photos prises au Georges, la grande brasserie lyonnaise. Philippe Somnolet avoue avoir apporté à ces images son propre vécu: «Une sorte de creux et d’incertitude. Ai-je vécu ou non ce voyage de trois mois?» s’interroge-t-il. Autour de ces photos, qui expriment la réalité quotidienne de l’homme au travail, se tisseront peu à peu les souvenirs vaporeux. «Dans cette réalisation à la fois graphique et sensuelle, j’ai voulu montrer, explique-t-il, que le moment vécu tout seul demeure souvent volatil.» Plus loin, le globe-trotteur, «voyageur sédentaire, comme il aime à se définir, conte aux spectateurs curieux le Népal et La Havane. Carnet de retour est le récit en images de belles rencontres. S’étant initié nouvellement à l’art de la photographie, Somnolet sillonne des villages lointains cubains et indiens et traque un regard, une lumière. Une aventure qui l’emmène à connaître d’autres cultures et d’autres visages: des gosses édentés qui sourient, un villageois enveloppé d’un nuage d’humidité qui ouvre son magasin de thé à l’aube. Des petites filles cubaines qui pataugent sous la pluie et des femmes qui revêtent leurs plus beaux atours pour effectuer une danse religieuse; tout un éventail de personnes avec qui le photographe partagera des moments sacrés. «En compagnie de cette bande de musiciens cubains qui sont devenus mes amis, dit Somnolet, je me suis laissé aller. Loin des cours didactiques des bancs de faculté, je me suis donc amusé à saisir la texture du monde à travers le grain de la peau et les particules de lumières. Des instants beaux et magiques qui m’ont permis d’avoir ce rapport muet et béni avec l’univers.» Au cours de ses voyages, Somnolet a troqué sa veste d’anthropologue contre celle de photographe. «J’avoue, dit-il finalement, avoir tellement aimé ces gens que je n’ai plus cherché à faire mon travail d’anthropologue. Bien après, j’ai effectué l’anthropologie des photos prises. J’ai déduit que le photographe en moi a voulu saisir uniquement ce qu’il est allé chercher dans ces coins perdus du monde.» Parallèlement aux expositions de photos, Philippe Somnolet présentera, le vendredi 24 février, les cent premiers films des frères Lumière plus une carte blanche d’une série de courts-métrages de l’ALBA en présence du DJ Kenshiro de Lyon. Encore un hommage aux premiers cinématographes d’origine lyonnaise. Colette KHALAF
Dans le cadre de la Semaine lyonnaise organisée dans le vieux souk de Byblos, Philippe Somnolet, anthropologue de formation, expose une série de photographies prises lors de ses voyages à La Havane et au Népal, ainsi qu’un montage de textes et de photos exécuté avec une collègue, Laurence Morizet. Une manière à lui de rendre hommage au cinéma et à l’image tout en...