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Caricatures de Mohammad - Des émeutiers ont brûlé et pillé onze églises à Maiduguri Sanglantes manifestations contre la communauté chrétienne au Nigeria : 16 tués, dont un prêtre

Des manifestations contre la publication dans des journaux occidentaux de caricatures de Mohammad ont dégénéré ce week-end en violences au Nigeria et en Libye, faisant une trentaine de morts. Le couvre-feu instauré dans le nord du Nigeria à la suite des manifestations samedi contre la publication de caricatures du prophète Mohammad en Europe, qui ont fait 16 morts, a été renforcé hier pour prévenir tout regain de violences interconfessionnelles. « Policiers et militaires effectuent des patrouilles conjointes pour s’assurer que les troubles ne recommencent pas », a indiqué à l’AFP un journaliste, Abdullahi Bego, depuis Maiduguri, capitale de l’État de Borno. « C’est dimanche, les chrétiens vont à l’église et l’on craint que certains fomentent de nouveaux troubles (contre eux) », a ajouté le journaliste. Samedi, 15 personnes, parmi lesquelles un prêtre, ont été tuées à Maiduguri (Nord-Est) lors de manifestations. 220 manifestants ont été arrêtés. Les violences ont commencé quand la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants, rassemblés à l’appel d’une organisation islamique. Des émeutiers s’en sont alors pris à la communauté chrétienne de la ville, brûlant et pillant onze églises ainsi que des magasins tenus par des chrétiens. « Des églises catholiques ont été brûlées, l’évêché à Maiduguri également. Nous avons perdu un prêtre dans ces émeutes, le révérend père Michael Ejere. Il a été tué et brûlé », a indiqué à l’AFP le père Peter Maidugu. La principale organisation musulmane du pays, le Conseil suprême nigérian des affaires islamiques, a condamné les émeutiers, affirmant par la voix de son secrétaire général Lateef Adegbite que « les non-musulmans au Nigeria n’ont absolument rien à voir avec les publications » de caricatures du Prophète en Europe. Des violences ont également éclaté à Katsina, capitale de l’État du même nom, où un émeutier a été tué par balle par la police. La Libye a, pour sa part, décrété hier un jour de deuil à la mémoire des « martyrs » tombés devant le consulat d’Italie. La police libyenne s’était opposée vendredi aux manifestants, en faisant usage de grenades lacrymogènes et avait tiré à balles réelles pour les disperser, selon des témoins. La manifestation avait fait 11 morts et 35 blessés. Les manifestants, qui ont incendié le premier étage du consulat d’Italie, voulaient protester contre les caricatures controversées de Mohammad, mais aussi contre le ministre italien des Réformes Roberto Calderoli, membre du Parti populiste et xénophobe de la Ligue du Nord. Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi avait obtenu samedi la démission de M. Calderoli. Ce dernier s’était signalé ces dernières semaines par des critiques contre l’islam. Il avait choqué le monde musulman en arborant jeudi un t-shirt avec une des caricatures controversées du prophète Mohammad. « Nous avons assisté à des manifestations d’une violence inouïe dans de nombreux pays musulmans contre les représentations de pays occidentaux qui ont culminé avec l’assassinat d’un prêtre et le massacre de sœurs et de civils, coupables d’avoir une autre religion que l’islam », a commenté M. Calderoli. « Cette véritable attaque contre l’Occident me préoccupe beaucoup », a-t-il ajouté. Le roi Abdallah d’Arabie saoudite a condamné ce week-end l’idée d’un choc des civilisations et appelé les intellectuels musulmans à favoriser le dialogue. Mais son discours contraste avec celui de nombreux dignitaires religieux qui affirment que l’Occident se livre à une offensive contre les musulmans. Par ailleurs, quelque 200 membres d’un groupe musulman indonésien ont fait le siège hier de l’ambassade américaine à Djakarta, jetant des œufs, brisant des fenêtres du poste de garde et brûlant des drapeaux américains, avant de se disperser, selon un témoin. Les manifestants ont demandé la destruction d’une sculpture de la Cour suprême américaine représentant le prophète Mohammad tenant un coran dans une main et une épée dans l’autre. Il fait partie d’une frise montrant 18 hommes de loi importants, dont Moïse, Confucius et Charlemagne. Au Pakistan, la police a fait usage de grenades lacrymogènes et de tirs de sommation hier à Islamabad pour disperser de petits groupes d’islamistes qui entendaient manifester en dépit de l’interdiction frappant tout rassemblement dans la capitale. Enfin, des dizaines de milliers de personnes se sont réunies hier à Istanbul à l’appel du Parti de la félicité (SP, islamiste) pour protester contre la publication des caricatures. Les manifestants, rassemblés dans le calme sur une place de la rive occidentale d’Istanbul pavoisée des drapeaux du parti, ont scandé des slogans hostiles à l’Europe et ont conspué le Danemark, appelant à boycotter les produits de ce pays.
Des manifestations contre la publication dans des journaux occidentaux de caricatures de Mohammad ont dégénéré ce week-end en violences au Nigeria et en Libye, faisant une trentaine de morts.
Le couvre-feu instauré dans le nord du Nigeria à la suite des manifestations samedi contre la publication de caricatures du prophète Mohammad en Europe, qui ont fait 16 morts, a été...