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Chrétiens, vous êtes mes frères…

Loin de la traditionnelle condamnation des « débordements attribués à des éléments hétérogènes qui se sont infiltrés dans la masse de manifestants » (la manifestation du dimanche 5 février 2005 – NDLR), la marée humaine devait incontestablement être filtrée et contrôlée par les organisateurs. L’affront affligé au Prophète, à travers les caricatures sacrilèges, ne saurait justifier tels débordements. Les connotations politiques étaient évidentes : il est interdit à Beyrouth d’échapper à l’Axe du Mal, de fuir l’emprise des Ahmadinéjads et consorts et de conjurer le sort, non pas tracé par le destin mais par un implacable frère-ennemi. Quelle échappatoire espérer alors que tous les efforts des modérés, de Mohammad Khatami à feu Rafic Hariri, n’ont pu contrer la vague des radicaux et extrémistes qui semble gagner en ampleur ? La réponse se trouve en nous. Nous devons commencer par le plus simple et le plus élémentaire : une loi électorale qui donnerait aux modérés et nationaux voix au chapitre et leur permettrait de participer à la prise de décision, aujourd’hui séquestrée par une représentation taillée à la mesure des alliés de l’extérieur. Faire face à la colère en éruption exige d’abord un consensus national sur les « constantes », un cadre légal pour un dialogue sain, loin de toute intervention ou pression externes. Faut-il chaque jour donner la preuve de notre identité autonome, confirmer notre appartenance à un Liban uni, libre et souverain pour que les forces du mal nous laissent en paix ? Pour contrer l’afflux d’armes et de combattants visant à saboter l’unité nationale, au lendemain de la première commémoration de l’assassinat qui a frappé le pays, réveillé et soudé à jamais ses différentes composantes sectaires ? Pour répondre à ta question Fifi (*) : « T’es avec qui, Dieu ? », je peux t’affirmer qu’Il ne peut être qu’avec nous tous, chrétiens et musulmans confondus, qui aspirons à un Liban qui nous ressemble et non un Liban qu’on cherche à nous imposer. Chrétiens, vous êtes tous mes frères dans le civisme et la fraternité spirituelle, culturelle et de civilisation. Les hordes qui ont saccagé votre quiétude et souillé vos lieux de culte ne sauraient être des miens, ils sont aussi coupables – même pire – que ceux qu’ils prétendent attaquer. Lina HAMDAN (*) Voir « L’Orient-Le Jour » du samedi 4 février 2005.
Loin de la traditionnelle condamnation des « débordements attribués à des éléments hétérogènes qui se sont infiltrés dans la masse de manifestants » (la manifestation du dimanche 5 février 2005 – NDLR), la marée humaine devait incontestablement être filtrée et contrôlée par les organisateurs. L’affront affligé au Prophète, à travers les caricatures sacrilèges,...